Naufrage de l’Esther Miracle : les familles des victimes réclament toujours justice

Deux ans après le drame du ferry Esther Miracle, les familles des disparus, regroupées au sein du collectif des victimes, continuent de réclamer justice et réparation. Réunies récemment en Assemblée Générale Extraordinaire, elles ont renouvelé leur bureau afin de relancer la pression sur les autorités et les parties impliquées. Le silence persistant des responsables et le flou autour de l’enquête nourrissent toujours colère et incompréhension.

« Si nous le reconduisons, c’est tout simplement parce que c’est lui qui connaît au moins le procédé, l’avancée des dossiers », a déclaré Zita Togho Niongui, membre du collectif en parlant du président sortant Euloge Foundjangoye, réélu à une large majorité. Pour les familles, cette continuité est nécessaire pour maintenir la pression et faire avancer les différents volets du dossier, notamment celui de la justice, encore bloqué à l’étape de l’appel.

Mais au-delà de la procédure pénale, le collectif veut aussi faire avancer la partie civile, souvent négligée, qui devrait permettre d’établir les responsabilités et d’obtenir réparation.

« Nous avons des dossiers au niveau de l’enquête. Nous allons poursuivre pour chercher à savoir qu’est-ce que l’enquête a donné. L’enquête nautique, qu’est-ce qu’elle nous a donné ? », s’interroge-t-on du côté du collectif. L’absence de communication de la part de Royal Cost, l’exploitant du navire, alimente frustration et suspicion.

Ce drame, aux lourdes conséquences humaines et sociales, a laissé un vide immense dans les foyers touchés. Et pour le collectif, l’injustice continue tant que les coupables ne sont pas identifiés et que les responsabilités ne sont pas clairement établies.

Alors que le tribunal de Libreville est attendu pour trancher, les regards restent tournés vers une justice qui, jusqu’ici, n’a pas su répondre aux attentes. Pour les familles, l’heure n’est plus au silence, mais à la vérité. Le 9 mars 2023, le bateau Esther Miracle qui assurait la liaison entre Libreville la capitale et Port-Gentil la capitale économique avait chaviré en pleine nuit. 124 personnes sur 161 occupants officiellement recensés avaient pu être secourues. Les autres étaient soit mortes ou disparues.

Christina Thélin Ondo

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