Précarisés depuis 5 mois sans salaires, les employés de Mandji Loisirs entament une grève générale illimitée

Grève générale illimitée à Port-Gentil des agents employés dans les restaurants Café du Wharf, Massena, Massena Beach et Le Rétro, appartenant tous à l’enseigne Mandji Loisirs. Ces pères et mères de famille réclament à leur employeur le paiement de cinq mois d’arriérés de salaires et le règlement pur et simple des primes de retraite et de congés. Des points de rupture que le premier responsable reconnaît.

« Je dois les salaires, les indemnités pour les services rendus pour les mis en retraite et les congés à certains employés », reconnaît Amélie Frittoli, patronne de ces structures.  

La cause de cette grève est le non-paiement des factures par les partenaires extérieurs. Une situation qui crée un non-recours pour les chefs qui se retrouvent les larmes aux yeux après plus de 50 ans de bons et loyaux services dans cette zone stratégique du bord de mer de Port-Gentil, plus précisément à l’ancien port. 

« Il y a trois retraités qui ne sont pas rentrés en possession de leurs indemnités, et il y a ceux qui cumulent 1 an, 5 ans et 8 ans de congés. Nous travaillons avec des prestations qui ne nous payent pas. Le personnel de Mandji Loisirs souffre parce que nous avons des dettes à l’extérieur », précise Claudia Ndombi, porte-parole du collectif des agents grévistes.

Selon des sources, « la patronne nous a dit qu’elle ne peut pas nous payer parce qu’elle a les dettes à l’extérieur. Malheureusement, il y a des loyers à payer, des enfants à envoyer à l’école, il y a des malades à soigner et il faut restaurer ce lieu monumental ».

Cette grève générale illimitée fragilise le tissu social au sein des établissements précités, et crée un climat de crispation et d’inquiétude chez les agents . L’État connu comme étant le mauvais payeur risque de plomber ces structures qui emploient en majorité des gabonais dont les embauches sont menacées. 

« Les mères et les pères de famille que nous sommes ne savons plus à quel saint se vouer. Nous n’avons plus de salaires, on ne part plus en congés. Moi retraitée depuis plusieurs mois je ne pars pas à la maison parce que j’irais manger quoi ? », se questionne Claudia Ndombi. 

La patronne des restaurants Mandji Loisirs Amélie Frittoli exhorte l’Etat à s’quitter de sa dette pour qu’elle paie ses employés © Gabonactu.com

Des  sources concordantes indiquent que la faute serait imputable à la mairie de Port-Gentil qui depuis des années n’a jamais payé ses factures. La patronne de ces établissements pointe du doigt également le Conseil départemental de Bendjé (CDB), la marine nationale et le ministère de l’éducation nationale qui n’ont jamais manifesté une volonté de se défaire de leurs dettes qui pourraient atteindre des centaines des millions de Francs CFA. 

« Les employés ont raison sur toute la ligne et je reconnais que je leur doit. Mon problème c’est que le fait que toutes ces entités ne  payent pas, elles ont fait en sorte que mes restaurants chutes », déplore  Amélie Frittoli. 

Sans ressources financières importantes, le personnel peine à joindre les deux bouts en cette période ou la vie est devenue plus que difficile à Port-Gentil. 

Pour  Amélie Frittoli, « je suis arrivée à un point de non-recours, je n’ai plus de possibilité. La solution est que les entités nommées me donnent de l’argent même si c’est pas la totalité ».

       Jean-Jacques Rovaria Djodji 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

error

Vous aimez l'article? Merci de le partager.