Les leaders syndicaux du SNEC-ENS et ceux de la FRAPES durant leur point de presse conjointe le 28 novembre à Libreville © Gabonactu.com
Les leaders du Syndicat national des enseignants-chercheurs de l’Ecole normal supérieure (SNEC-ENS) et ceux de la Force de réflexion et d’actions pour l’enseignement supérieur (FRAPES), ont, dans une déclaration conjointe tenue ce 28 novembre 2024 à Libreville, dénoncé avec véhémence la cotutelle « toxique » de leur établissement entre le Ministère de l’Enseignement supérieur et le Ministère de l’Education nationale, et en appellent à l’arbitrage du Président de la Transition, le Général Brice Clotaire Oligui Nguema.
« Les deux Ministères peinant à s’accorder sur le partage des responsabilités dans cette cotutelle, nous invitons la Primature et la Présidence à prendre en main ce dossier brûlant, puisque nous, syndicats des Enseignants de l’ENS n’attendons pas lâcher prise tant que la situation administrative de l’ENS ne sera pas clarifiée », a déclaré le Pr Hilaire Ndzang Nyangone, président du SNEC-ENS.
Pour les syndicats, l’ENS est bel et bien sous tutelle du Ministère de l’Enseignement Supérieur depuis sa création, en témoigne l’article 2 de l’ordonnance no 59/71 du 4 octobre 1971, portant création et organisation de l’Ecole normale supérieure qui fait de l’ENS l’un des établissements publics d’Enseignement supérieur « rattaché à l’Université nationale du Gabon devenue Université Omar Bongo ».
Pour des raisons apparemment politiciennes, le Ministère de l’Education nationale fut accolé à la tête de l’ENS par le décret 651/PR/MENJSCF/MESRS du 18 juin 1995. Une cotutelle désormais « querellée, inopérante, irresponsable et toxique ». Les partenaires sociaux estiment que ce décret est tombé en désuétude.
« Nous appelons ouvertement à la réécriture, mieux à l’abrogation du décret 0651 du 18 juin 1995 qui avait instauré cette cotutelle devenue invivable et toxique », a-t-il lancé.
Dans ce point de presse, le Pr Hilaire Ndzang Nyangone, n’a pas manqué de relevé quelques actes d’intimidation perpétrés par le Ministère de l’Éducation nationale pour faire taire les syndicats de l’ENS. Durant la « journée morte » décrétée par les syndiqués lors de l’assemblée nationale du 25 novembre dernier pour contester la « toxicité de cette cotutelle à la tête de l’ENS », le Ministère de l’Éducation nationale avait envoyé une forte délégation des membres de son cabinet et de ses syndicats affiliés pour « intimider les leaders syndicaux de l’ENS ».
Le SNEC-ENS et la FRAPES signalent par ailleurs que les leaders syndicaux de l’ENS, « porteurs de cette contestation » ont été rapprochés au sein de l’ENS le 27 novembre en cours par les agents des services spéciaux de la Présidence de la République pour les mêmes raisons.
Sydney IVEMBI