Le nouveau Bureau exécutif du Parti pour le changement (PLC) s’est réuni dimanche, sous la présidence de son Secrétaire exécutif, Anges Kevin Nzigou. Au cours de ce tour de table, le PLC, ayant appelé à voter Oui, se félicite du score de 91% obtenu par cette consultation populaire. Ce résultat exprime une adhésion massive au projet constitutionnel, qui reflète des avancées significatives alignées avec les aspirations du peuple gabonais. Pour autant, le Bureau exécutif reste attentif au taux d’abstention, qui bien que non alarmant dans l’absolu, traduit une désillusion d’une partie de la population.
Analysant les résultats du référendum constitutionnel, le Bureau exécutif du PLC a salué les innovations majeures introduites dans la nouvelle Constitution, notamment l’autonomie financière de la magistrature, qui garantit une indépendance effective du pouvoir judiciaire ; le principe d’inamovibilité des juges, pierre angulaire d’une justice impartiale et équitable et la limitation du nombre de mandats présidentiels, confirmant une volonté claire de prévenir les abus de pouvoir.
Sur cette même lancée, le PLC se félicite avec l’adoption de la nouvelle constitution, du renforcement de la souveraineté populaire, avec la prééminence du référendum pour toute révision constitutionnelle majeure ; la limitation des mandats des juges constitutionnels, pour garantir une justice impartiale et transparente et l’élection du président de la Cour constitutionnelle par ses pairs, mettant fin à sa désignation par le Chef de l’État.
Le PLC reste pour le moins préoccupé par la forte abstention relevée lors de la dernière consultation référendaire qu’elle qualifie de désillusion et qui repose en partie, croit-il savoir, sur la perception d’un retour en force des cadres du Parti démocratique gabonais (PDG), dont la présence dans les institutions de la transition est perçue comme une entrave à une rupture totale avec l’ancien régime, faisant planer un doute persistant sur l’ampleur des changements promis.
Le PLC interpelle les autorités du CTRI, l’incitant à une réforme effective et crédible de la classe politique, afin de démontrer que la transition n’est pas un recyclage de l’ancien système. Il s’agit aussi d’ouvrir une lutte rigoureuse contre toutes les formes d’opportunisme politique qui ternissent l’image de la transition et alimentent le scepticisme populaire.
La nécessité d’une liste électorale conforme et d’une mobilisation citoyenne. Le Bureau exécutif a également noté la nécessité de rendre la liste électorale conforme à la réalité sociologique du Gabon, notamment en incitant les jeunes dès 18 ans à s’inscrire massivement, car ils représentent l’avenir du pays et doivent être au cœur du processus démocratique.
Le PLC recommande enfin la mise en place d’une permanence des inscriptions sur les listes électorales, afin que tout citoyen puisse s’inscrire à tout moment. La mise en œuvre effective de la révision permanente de la liste électorale conforme et d’une mobilisation doit être une priorité dans le cadre des réformes électorales à venir.
Bien que ce principe soit déjà inscrit dans la législation, son application pratique laisse à désirer. Cette préoccupation doit donc être pleinement prise en compte dans la révision de la loi électorale, afin de renforcer la participation démocratique et la fiabilité des processus électoraux, suggère le PLC.
Le PLC accompagne la réforme suggérée par une clarification explicite des modalités d’application de la révision permanente, notamment en ce qui concerne la gestion continue des inscriptions et des radiations ; l’obligation légale de collaboration interinstitutionnelle, à travers la transmission systématique par les services d’état civil des déclarations de décès aux commissions électorales pour une mise à jour immédiate des listes ; ainsi que la création de plateformes numériques sécurisées, permettant aux citoyens de vérifier leur statut électoral, de signaler des erreurs, ou de demander leur inscription en ligne.
Féeodora Madiba