Projet de constitution : La société civile organisée fait œuvre de pédagogie

Au moment où est lancée la campagne officielle de communication institutionnelle pour le référendum constitutionnel de cette fin d’année, la société civile, du moins une partie d’elle, menée par les parlementaires de la transition, Justine Lékogho et Edmond Okemvele, a investi le terrain le week-end dernier, pour informer sur la Constituante et la future consultation référendaire. Etaient également présents, outre quelques autres parlementaires, les leaders des associations, des syndicats et des ONG.

La campagne de sensibilisation initiée par les membres de la société civile vise à mettre en relief l’avantage comparatif du projet de constitution, objet du prochain référendum sur les précédentes lois fondamentales que le Gabon a connu, particulièrement sur la constitution de 1991.

Il s’agissait de comprendre pourquoi l’esprit du projet de constitution amendée par les parlementaires répond davantage aux attentes aux attentes et aux intérêts des gabonais par rapport à la constitution de mars 1991, ont affirmé les orateurs.

« Alors que la Constitution de 1991 s’articulait principalement autour du pluralisme politique, le projet de constitution en discussion élargit le spectre en y intégrant non seulement les aspects politiques, mais aussi les acteurs et préoccupations de la société civile dans son ensemble. Le préambule n’est pas simplement un texte, mais une boussole pour l’avenir de la nation. Il fixe la direction que le Gabon aspire à suivre pour les décennies à venir », a expliqué la députée de la transition et actrice de la société civile, Justine Lékogho.

L’auditoire, attentif aux explications des membres de la société civile © Gabonactu.com

Les échanges ont également été articulés autour des dispositions portant sur certaines «conditionnalités», portant notamment sur l’article 52 relatif aux conditions d’éligibilité à la présidence de la république gabonaise. Loin d’être discriminatoires, estiment les membres de la société civile, ces dispositions visent à garantir la préférence nationale, le patriotisme et la loyauté envers le pays, ont-ils insisté.

« Si un citoyen gabonais aspire à occuper la fonction de président de la République, il doit renoncer à toute autre nationalité. Cette condition protège la souveraineté nationale et renforce le sentiment d’appartenance à la nation », ont tour à tour martelé les orateurs du jour.

Cette démarche pédagogique s’inscrit dans le contexte d’un débat fort contradictoire, qui divise la société gabonaise, après la multitude des amendements et avis motivés formulés par la constituante (le parlement de la transition) autour du projet de constitution rédigé par le Conseil constitutionnel national.  

Contrairement à la Constitution de 1991, qui omettait de mentionner la participation du peuple, privilégiant essentiellement la vie politique et institutionnelle, le préambule du projet actuel inclut explicitement l’ensemble des corps sociaux, ainsi que les croyances valeurs traditionnelles du pays. « Cette évolution témoigne de l’engagement du Gabon à promouvoir la démocratie participative et à reconnaître le rôle de toutes les composantes de la société », a argumenté Justine Lékogho.

Cette rencontre de la Société civile organisée a permis d’engager un dialogue constructif et de renforcer la mobilisation en faveur du projet de constitution amendée , afin de mieux appréhender son impact sur l’avenir du Gabon.

Les membres de la société civile exhortent les citoyens à ne pas se laisser ‘’emporter par des débats illusoires’’. « Depuis des décennies, le Gabon a vu des figures issues de divers milieux politiques, tant du pouvoir que de l’opposition, défendre leurs intérêts individuels. Aujourd’hui, la société civile se mobilise non pour des individus, mais pour l’intérêt commun et le développement du pays », ont-ils conclu.

Elliott Ana Merveille et Tryphène Lembah

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