Dans une lettre ouverte co-signée par leurs présidents respectifs, récemment publiée sur les réseaux sociaux et co-signée par leurs responsables respectifs, Christ Ndong et Henry Thytis Moréty, le Syndicat national des greffiers du Gabon (SYNAGREF) et le Syndicat des greffiers du Gabon (SGG) dressent un réquisitoire au vitriol sur l’action du ministre de la Justice, garde des sceaux au cours de l’année judiciaire écoulée. Une année au cours de laquelle Paul Marie Gondjout aurait brillé par des promesses non tenues, sans la moindre avancée sur les revendications socio-professionnelles et autres attentes légitimes des concernés. Dépités et particulièrement remontés, « Nous vous tiendrons sans ambivalence pour responsable quant au dysfonctionnement du service public de la justice et à la détérioration du climat de travail qui prévaudrait les jours à venir, aussi bien dans les juridictions qu’à la chancellerie », ont-ils fulminé à l’endroit du Garde des sceaux.
« Aujourd’hui, monsieur le ministre, nos espoirs se sont étiolés, notre joie et notre confiance se sont effondrées, nos rêves de voir une équité pour tous les acteurs dans la maison justice se sont envolés, ne laissant rien que nos plumes et plumitifs pour les notes d’audiences », ont regretté comme pour planter le décor, les leaders syndicaux signataires de ladite lettre.
Les greffiers disent n’avoir absolument rien obtenu de l’actuelle tutelle, si ce n’est un reclassement partiel des greffiers, « né de la volonté du Chef de l’Etat, en réparation du préjudice énorme datant de 30 ans. Même ce qui devrait être acquis sans susciter de souffrance à savoir, le statut particulier, la restauration de la Direction des greffes et les costumes d’audiences. Rien du tout, si ce ne sont que vos promesses qui n’ont jamais connu de début de solution », ont déploré les protestataires.
« Monsieur le ministre, l’ensemble des greffiers du Gabon aimeraient savoir pourquoi avez-vous pris sur vous l’engagement de surseoir aux réformes constructives et qui maintiennent les greffiers au bas de l’échelle ? Dites-nous !? », se sont-ils par la suite interrogés, vraisemblablement outrés.
Les greffiers considèrent dans le même temps comme un mépris à l’égard de leur corp, la non tenue de la Commission administrative paritaire (CAP), obligation pourtant légale (Loi 20/93 du 27/08/1993), affirment ils; source des ‘’tripatouillages’’ dans les récentes affectations et mutations, dont ils demandent d’ailleurs l’annulation pour n’avoir pas respecté la procédure légale, apprend-on.
Pour tous ces griefs et pour bien d’autres raisons égrainées dans la lettre ouverte adressée au ministre de tutelle, estimant que leur patience a atteint le seuil de tolérance, les greffiers craignent que « les pratiques discriminatoires, les injustices et le mépris à leur égard en viennent à mettre à mal le climat de travail et de collaboration dans les juridictions », ont-ils prévenu.
A cette occurrence, ils exigent notamment la restauration de la Direction des greffes, érigée en une Direction générale et l’adoption, sans délais, du texte de loi portant sur le statut particulier des greffiers.
Elliott Ana Merveille