Le premier ministre, Chef du gouvernement de la transition, Raymond Ndong Sima, a présidé ce vendredi, la cérémonie officielle de relance du processus de planification de l’espace marin, dans le cadre de l’initiative ‘’Obligations bleues’’, piloté par le ministère des Transports, de la marine marchande et de la mer. L’implémentation de ce programme mondial intitulé ‘’Blues bonds’’ dans sa version anglaise, suspendue depuis une dizaine d’années au Gabon, bénéficie de l’accompagnement technique de TNC, ‘’The Nature Concervacy’’, a-t-on appris.
Par le biais du premier ministre de la transition, Raymond Ndong Sima, le Gabon relance en réalité, dan sa première phase, le processus national d’évaluation, de conservation, de protection des océans et zones marines gabonaises contre toutes formes d’exploitations abusives, tout en soutenant la croissance de l’économie maritime.
La relance de ce processus par le Gabon, après remboursement d’une partie de sa dette à cet effet, constitue le premier jalon du refinancement de l’initiative ‘’Obligations bleues’’ sur une période de cinq (5 ans) ans, conformément aux engagements du pays en faveur du développement durable et de la préservation des ressources naturelles et des écosystèmes marins.
Toutefois, pour le Chef du gouvernement de la transition, en dépit des engagements et des investissements soutenus consentis par le Gabon, « les gabonais ont des besoins socio-économiques à satisfaire, notamment en matière d’agriculture, de pêche et du tourisme. La génération actuelle a besoin de savoir ce que son pays tire réellement comme dividende, le bénéfice concret de sa politique environnementale. Le succès futur de la conservation et de la politique de préservation ne sera garanti que si les jeunes, les plus jeunes, y trouvent leur intérêt, s’ils ont des contreparties. Sinon à terme, un terme qui n’est pas si éloigné, toutes ces politiques pourraient être remises en cause », a alerté Raymond Ndong Sima.
Au terme du processus en cours, la nouvelle planification de l’espace marin désignera des zones pour la conservation et d’autres pour les activités économiques et extractives, y compris la pêche. Elle identifiera des zones à forte biodiversité ou d’autres zones cruciales pour le maintien de l’équilibre de la nature, qui deviendront des parcs nationaux marins et des zones protégées où les activités économiques seront restreintes ou gérées de manière appropriée.
« Les montants mobilisés dans le cadre de l’opération ont servi au rachat partiel de trois obligations internationales contractées par le Gabon, tout en permettant une amélioration des conditions de voies de financement. Afin de mener à bien cette opération et de sécuriser l’assurance des partenaires financiers, sur la base des engagements préalablement souscrits, le gouvernement de la transition s’est notamment engagé à favoriser la création d’un fonds de conservation et plus fondamentalement à élaborer une feuille de route relative à la conservation marine ; visant à soutenir les aspects financiers », a expliqué le ministre des Relations avec les institutions de la transition, Murielle Minkoué Mintsa, en lieu et place du ministre de l’Economie et des participations.
Des experts des ministères en charge notamment des eaux, des forêts et de l’environnement sont partie prenante de ce processus, supervisé par le premier ministre de la transition et piloté par le ministre des Transports, de la Marine Marchande et de la Mer, en sa qualité d’expert technique.
Au nom de ce dernier, le Conseiller du Chef du gouvernement de la transition, Chef du département eaux, forêts, environnement et tourisme, dira que « cet engagement nous oblige à augmenter la couverture des zones protégées marines de 26% aujourd’hui à 30% à l’échéance de 2030, conformément à l’agenda des Nations-Unies sur le développement durable. Pour y parvenir, nous avons besoin de la maîtrise de cet espace marin, au regard des activités qui s’y déroulent et la réponse à ce besoin est le plan spatial marin sur toute la façade gabonaise, dans le but de développer un économie bleue durable », a souligné Rodrigue Abourou Otogo.
Le Gabon possède un écosystème côtier et marin diversifié qui contient plus de mille (1 000) espèces marines inscrites sur la liste rouge de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), notamment des tortues de mer, des requins, des baleines et des dauphins, dont cent vingt-six (126) espèces parmi les plus menacées ou en voie de disparition.
Outre son importance mondiale pour la nidification des tortues, les baleines à bosse entreprennent leur migration annuelle vers le nord, vers leurs zones d’accouplement et de mise bas, en traversant les océans du Gabon. Ses eaux côtières abritent de fortes densités de lamantins d’Afrique de l’Ouest, largement dispersés dans les estuaires, les lagunes côtières, ainsi que d’importantes populations de requins et de raies, y compris des espèces de raies-guitares qui sont en danger critique d’extinction.
Les vastes forêts de mangroves du Gabon représentent l’une des réserves de carbone les plus importantes et les plus sûres d’Afrique occidentale et centrale. Les espaces océaniques et zones marines du Gabon revêtent de ce fait un enjeu crucial pour la conservation de la biodiversité et la survie de l’Humanité.
Féeodora Madiba