Pédophilie : Pierre Alain Mounguéngui cadenassé au B2

5 jours après sa réélection dès le premier tour à la présidence de la Fédération gabonaise de football (FEGAFOOT), Pierre Alain Mounguéngui, 64 ans, a été gardé à vue jeudi après une longue audition dans les locaux de la Direction générale des contre-ingérences et de la sécurité militaire (DGCISM), aussi appelée B2.

L’homme qui dirige la FEGAFOOT depuis 2014, est poursuivi pour non dénonciation des crimes de pédophilie dans les milieux du football dont il aurait eu connaissance.

Durant son audition, M. Mounguéngui a été mis en face de Parfait Ndong, ancien membre de la ligue de football de l’Estuaire. Celui-ci aurait soutenu avoir démissionné de ses fonctions parce qu’il dénonçait la pédophilie dans les milieux du football gabonais. Il aurait glissé un mot au président de la FEGAFOOT qui n’aurait pris aucune initiative pour arrêter ces actes criminels.

L’affaire de pédophile est devenu un scandale au Gabon depuis que le journaliste français Romain Molina a publié une enquête sensationnelle dans le quotidien londonien The Guardian.

Plusieurs dirigeants, des entraineurs notamment sont en détention préventive à la prison centrale de Libreville pour avoir été cité dans cette enquête.

Acharnement

Les partisans du président de la FEGAFOOT dénoncent un acharnement, des pressions politiques contre Pierre Alain Mounguéngui. Parfait Ndong, son principal contradicteur aurait démissionné par manque d’argent pour faire fonctionner sa ligue, explique un proche de Mounguéngui. Une affirmation non vérifiée par Gabonactu.com. Cependant une source proche de la Défense de Mounguéngui soutient avoir produit une copie de la lettre de démission de M. Ndong.

Beaucoup d’entre eux pointent son refus d’occuper les fonctions d’Inspecteur général des services au ministère des Sports. M. Mounguéngui a en effet décliné ce poste auquel il a été promu le 14 avril soit 2 jours avant l’élection du président de la FEGAFOOT dont il était le candidat favori. Accepté ce poste alors qu’il était retraité depuis 5 ans, devait le rendre inéligible.

Durant la campagne, Pierre Alain Mounguéngui avait été également convoqué à la Commission nationale de lutte contre l’enrichissement illicite (CNLEI) pour justifier les fonds mis à disposition pour le football gabonais.

Les conclusions de l’audition n’avaient pas été rendues publique. Selon des indiscrétions, Pierre Alain Mounguéngui aurait expliqué aux enquêteurs que les fonds publics mis à la disposition du football gabonais sont gérés par le ministère des Sports. La fédération gère, cependant, les fonds de la FIFA dont le contrôle ne relève pas de l’Etat.

Un média proche du pouvoir a indiqué, jeudi, peu avant la garde à vue du président de la FEGAFOOT que celui-ci risque 3 ans de prison ferme et 1 milliard de FCFA d’amende en vertu de l’article 170 du Code pénal qui dispose : « quiconque, ayant connaissance d’un crime déjà tenté ou consommé, n’a pas, alors qu’il était encore possible d’en prévenir ou limité les effets, averti aussitôt les autorités administratives ou judiciaires, est puni d’un emprisonnement de trois ans au plus et d’une amende de 1.000.000.000 de francs au plus ou de l’une de ces deux peines seulement ».

Camille Boussoughou

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