Gabon : une ONG œuvrant pour les droits de la femme vent débout contre la légalisation de l’infidélité dans le mariage

La présidente de l’ONG, le Salon de la femme, par ailleurs ancienne procureur de la République, Sidonie Flore Owè, a dénoncé mercredi dans une conférence de presse la dépénalisation de l’adultère opérée à l’insu des populations par l’assemblée nationale rendant ainsi légale, selon elle,  l’infidélité des conjoints dans les couples légalement mariés au Gabon.
« Nous sommes en face d’une dépénalisation de l’adulaire au Gabon tout simplement parce que ça n’existe pas dans le code pénal et le juge pénal ne peut pas se saisir d’une question qui n’est pas insérée dans le code et qui n’est ni prévue ni puni par la loi »,  s’est insurgé Mme Ouwè.
Ladite dépénalisation a été effectuée durant  la fin de l’année 2019 et entrée en application en début 2020, indique-t-on. Elle s’est faite par le retrait de l’article sanctionnant l’adultère du corpus du code pénal Gabonais.
Pour la juriste, les risques sur le plan textuel de cette impunité de l’adultère sont tels qu’elle se met en contradiction avec la constitution gabonaise qui fait du mariage la première institution dans la mesure où cette dernière encadre et protège le mariage.
L’autre risque est que cette dépénalisation rend sans valeur les articles du code civil dédiés à la question du mariage. Elle rend nulle et sans effet le devoir de fidélité que se promettent les époux devant le maire et les familles. Elle ébranle totalement les questions de filiations.
« Cette loi vient mettre sens dessus dessous les valeurs morales de la société Gabonaise et les fondements d’une société fondamentalement assise sur des coutumes et traditions Africaines en générale et gabonaises en particulier », a-t-elle relevé.
Face à l’excès de liberté que procure cette mesure et les conséquences néfastes, telles que les crimes passionnels quelle peut engendrer, les femmes réunis au sein de l’ONG le Salon de la Femme ont décidé d’organiser  ce samedi  un débat public pour d’avantage informer l’opinion nationale sur les méfaits d’une telle loi et entamer des procédures judiciaires pour exiger aux législateurs une pénalisation de l’adultère.
Actuellement les raisons qui ont conduit les députés gabonais à prendre une telle mesure ne sont pas connues. Encore moins le manque de communication autour de la question.
Le salon de la femme qui s’insurge contre cette dépénalisation est entré en connaissance de cette action par le canal d’une de ses adhérentes qui est allé prendre conseil pour poursuivre en justice son mari légalement marié mais qui est actuellement allé s’installer avec une autre femme et fondé une nouvelle famille afin de contraindre ce dernier à répondre de se actions devant la loi.
Après une plainte contre le monsieur, le palais de justice à juste fait comprendre à cette dernière que son Marie ne pouvait pas être poursuivi. La seule chose qui lui restait à faire était de se rendre devant le juge pour demander le divorce.

Eudes Rinaldy Leboukou

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