Crise dans le pétrole : la société civile pose ses pieds dans le plat

Une vue des grévistes de Maurel & Prom @ archives DR

Libreville, Gabon (Gabonactu.com) – Plusieurs organisations de la société civile gabonaise ont publié le week-end écoulé un communiqué commun demandant l’expulsion du Gabon du Directeur général de Maurel & Prom, Christophe Blanc, accusé d’avoir « fallacieusement alarmé les Forces de défense et de sécurité » qui ont gazé le personnel en grève dans le site pétrolier d’Onal.
 
Le communiqué commun est signé des ONG, Tournons la page dirigée par Marc Ona Essangui, le ROLBG de Georges Mpaga, la Plate forme nationale de la société civile (PNSC) du Révérend Georges Bruno Ngoussi et de l’Organisation nationale des employés du pétrole (ONEP).
 
Ces organisations ont eu un entretien avec l’ONEP à Port-Gentil, capitale économique du pays pour comprendre ce qui s’est réellement passé dans le site d’Onal opéré par Maurel & Prom.
 
A l’issue de cette séance de travail, les signataires du document ont accusé le gouvernement d’être incapable de « réaliser un véritable dialogue social favorable aux intérêts des travailleurs par la promotion des relations professionnelles équitables, productives et harmonieuses ».

Un site de production de Maurel & Prom @ DR

« Collusions entre certains magistrats et certains chefs d’entreprises véreux avec pour effet le déni de droit permanent, caractéristique des décisions judiciaires opaques contre l’ONEP, à chaque situation de grève », accusent ces organisations.
 
« Violations manifestes des libertés syndicales constitutionnellement consacrées en République Gabonaise et reconnues par les normes juridiques internationales, notamment les différentes conventions internationales de l’OIT », poursuivent-elles.
 
Le communiqué dénonce « l’agression inqualifiable des travailleurs de la Compagnie Maurel Prom dans le site ONAL par des policiers et gendarmes, instrumentalisés par le Directeur Général de ladite compagnie et, se comportant à la face du monde comme des miliciens ».
 
Les signataires sont particulièrement courroucés de constater le « remplacement par la Direction Générale de la compagnie Maurel & Prom des travailleurs en grève par du personnel des sociétés extérieures, avec risque de perte massive d’emplois » et surtout « la pollution environnementale sur le site ONAL de Maurel & Prom du fait du remplacement des travailleurs en grève par un personnel extérieur ».
 
Le texte regrette les « violations des droits des travailleurs gabonais par les responsables des sociétés pétrolières françaises dont les agissements sont teintés de reflexes néocolonialistes ».

En guise de propositions, les signataires suggèrent le développement des campagnes de sensibilisation à travers les médias (tables rondes à la télévision, passages dans les chaines internationales, publications dans la presse écrite, mobilisation des réseaux sociaux contre toute action des multinationales portant atteinte aux droits l’homme, des lois et règlements du travail en vigueur au Gabon.
 
Ils proposent aussi « des partenariats et adhésion aux groupes de pression et initiatives internationaux liés aux industries extractives ainsi qu’un engagement commun à dénoncer la corruption et l’opacité dans le secteur du pétrole  sans oublier les procédures judiciaires à l’étranger contre les entreprises qui violent allègrement les droits de l’Homme à l’instar de Maurel et Prom, dont le Directeur Général français, monsieur Christophe Blanc affiche un comportement cynique, esclavagiste voire raciste à l’égard des travailleurs gabonais« .
 
Ils souhaitent organiser une enquête indépendante sur les violences policières observées sur les travailleurs du site ONAL le jeudi 23 février 2017, ainsi que sur la pollution enregistrée sur ledit site.

Antoine Relaxe

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