L’Université Omar Bongo (UOB) reconnait l’échec et entreprend d’engager une refondation académique, après la débâcle consécutive à l’échec fracassant au dernier concours d’agrégation du Conseil africain et malgache pour l’enseignement supérieur (CAMES), à l’issue duquel aucun des quatre candidats gabonais inscrits dans la section sciences juridiques, économiques et de gestion n’a réussi à franchir la première épreuve. Un revers qui a provoqué une onde de choc dans le milieu universitaire, et que l’Université Omar Bongo (UOB) a choisi d’aborder avec lucidité et responsabilité.
Face à ce revers, le Recteur de l’UOB, Pr Jean-Jacques Tony Ekomié, a dirigé une réunion académique mercredi à l’amphithéâtre Isaac Nguéma. Loin d’un procès d’intention, cette rencontre visait à analyser collectivement les causes profondes de cet échec, tout en posant les bases d’une nouvelle dynamique.
« Ce n’était pas une séance pour pointer du doigt, mais une occasion de se remettre en question et d’avancer ensemble », a déclaré le recteur.
Président du jury du concours et professeur titulaire en sciences de gestion, le Pr Hervé Ndoume Essingone, a lui aussi reconnu la gravité de la situation, la qualifiant de « paradoxe gênant », d’autant que des gabonais siégeaient dans les jurys, a fait observer l’ancien ministre de l’Enseignement supérieur, qui pointe notamment une préparation insuffisante et un manque d’accompagnement méthodique des candidats.
Pour tourner la page de cet échec et préparer sereinement l’avenir, l’UOB entend mettre en place un plan de travail structuré. Ce plan prévoit notamment la redynamisation des centres de recherche, le rattachement des jeunes enseignants à des structures d’encadrement, et l’évaluation rigoureuse des candidats en amont par un comité d’experts. Une ligne budgétaire spécifique sera également mobilisée pour soutenir cette initiative, a-t-on appris.
L’année dernière (en 2024) le palmarès du Gabon au CAMES, à Conakry, était mitigé : une très forte réussite au concours d’agrégation en médecine (10 lauréats sur 16 candidats, un taux impressionnant), mais un échec total (zéro admis) en sciences juridiques, politiques, économiques et de gestion (SJPEG) lors du même concours, soulignant les performances contrastées entre les disciplines.
Le Gabon avait brillé en médecine et certes connu un revers en SJPEG au concours d’agrégation, tout en célébrant des succès significatifs lors des sessions de validation des grades. 8 enseignants-chercheurs gabonais avaient en effet été reçus dans l’Ordre international des palmes académiques (OAPI /CAMES) lors de la 46ème session des Comités consultatifs interafricains (CCI), en juillet 2024 à Libreville.
M.-O. Mignonne et Darène Mabelle Ayingone
