Sur la tribune de nos confrères de la chaine d’informations en continu, Gabon 24, relevant du service public, Steeve Saurel Légnongo, Directeur général de la Société d’énergie et d’eau du Gabon, chargé par l’Etat de collecter la Taxe forfaitaire d’habitation (TFH) qui fait débat, a révélé que la SEEG s’emploiera à collecter ladite taxe auprès de ses abonnés dès le 2 janvier 2026. Au demeurant, le Directeur général des impôts (DGI), Éric Boumah, a pris le soin d’expliquer que cette taxe concerne les occupants de logements ou de locaux professionnels, tout en prévoyant des exonérations pour les ménages les plus modestes.
Face aux inquiétudes grandissantes auprès des populations, le Directeur général de la SEEG déclare que « Vos factures et vos consommations d’électricité ne seront pas impactées. Vous payerez toujours votre consommation normalement », rassure-t-il, expliquant que la TFH ne sera pas liée à l’énergie consommée, mais à la puissance du compteur souscrite lors de l’abonnement.
« À partir du 2 janvier 2026, nous adresserons à chaque contribuable un relevé de la TFH, par courrier, par SMS ou par voie électronique. Ce document permettra de payer la taxe directement aux guichets de la société », prévient Steeve Saurel Légnongo, précisant qu’à travers ce document, chaque abonné concerné recevra un relevé spécifique indiquant le montant de la taxe à payer.
Le montant de la taxe ne dépendra pas de la consommation mensuelle d’électricité, mais de la puissance du compteur souscrite lors de l’abonnement, a-t-on appris. Ce critère permet d’évaluer, de manière indirecte, le niveau de vie du ménage. Ainsi, une habitation fortement équipée paiera plus qu’un logement modeste disposant de peu d’appareils électriques.
Exemptions et dérogations
Pour éviter de trop peser sur les ménages, la taxe annuelle sera répartie sur douze mois. « Quelqu’un qui doit payer 12 000 FCFA par an pourra verser 1 000 FCFA par mois », a expliqué le patron de la SEEG, qui précise qu’un paiement annuel est aussi possible pour ceux qui le souhaitent; tout comme les foyers les moins nantis sont exemptés du paiement de ladite taxe.
« Nous avons aujourd’hui un parc actif de 435 000 compteurs dont 60 000 compteurs sociaux, ce qui représente 14% de la société et ils ne sont pas éligibles à la Taxe forfaitaire d’habitation », a rassuré Steeve Saurel Légnongo.
Le DG de la SEEG fait savoir par ailleurs que le suivi du paiement de la TFH, qui varie entre 1000 et 30 000 Francs CFA, selon l’agglomération (excepté l’intérieur du pays pour l’heure), le quartier et le standing de l’habitation, se fera en lien avec l’administration fiscale, la Direction générale des impôts.
En cas de non-paiement, des relances seront envoyées aux concernés. « C’est seulement après plusieurs avertissements restés sans suite, qu’une coupure d’électricité pourrait éventuellement intervenir », souligne Steeve Saurel Légnongo.
Les autorités appellent ainsi les citoyens et les collectivités locales à accompagner cette réforme, présentée comme un pas important vers une meilleure culture fiscale et le développement du pays. La TFH, inscrite dans la Loi de finances 2026, devrait rapporter près de trois (03) milliards de Francs CFA aux finances publiques.

Selon le ministre en charge de l’Economie et des finances, qui assure également l’intérim du Vice-président du gouvernement, Henri-Claude Oyima, cette manne sera essentiellement consacrée à l’acquisition des infrastructures et équipements socio-collectifs ; ainsi qu’à l’amélioration des conditions de vie des populations gabonaises, dans le social, la santé et l’éducation en priorité.
Henri-Claude Oyima, a également souligné, lors d’une récente prise de parole sur Gabon 1ère, la chaîne de télévision nationale que l’application de la Taxe forfaiture d’habitation (TFH), au cœur d’une levée de bouclier, doit, pour être appliquée, être préalablement approuvée par l’assemblée nationale, actuellement en fin de session budgétaire.
M.-O. Mignonne

