L’ONG Le Salon de la Femme, dirigé par Sidonie Flore Ouwé, a organisé ce weekend à son siège sis à Akanda (Nord de Libreville), une conférence débat consacrée à la prévention des conflits familiaux liés aux successions à l’occasion des 16 jours d’activisme pour l’élimination des violences faites aux femmes.
La rencontre avait pour but d’éclairer les femmes et plus largement les couples sur les mécanismes juridiques qui encadrent le régime matrimonial de la communauté légale, encore trop méconnu au sein des foyers.
La présidente du Salon de la Femme pointe plusieurs causes récurrentes de conflits successoraux : l’ignorance des textes par les conjoints, l’opacité dans la gestion des biens communs, mais également l’ingérence des familles. Ces dernières, explique-t-elle, « confondent le patrimoine commun avec un patrimoine familial, alors qu’il s’agit exclusivement du patrimoine du couple ». Une confusion qui, lors du décès d’un des époux, amène certains proches à se comporter comme copropriétaires des biens communs, au détriment du conjoint survivant, pourtant seul copropriétaire légitime.
Pour prévenir ces dérives, Sidonie Flore Ouwé rappelle les étapes prévues par la loi. « Dès le décès d’un conjoint marié sous le régime de la communauté, la liquidation de la communauté est obligatoire. Elle comprend le paiement des dettes communes puis la division de l’actif restant en deux parts égales : l’une pour le conjoint survivant, l’autre pour le défunt. La part du défunt, additionnée à ses biens propres éventuels, constitue la masse successorale, sur laquelle interviennent les héritiers légaux : enfants, conjoint survivant, père et mère du défunt encore en vie ».
À travers cette rencontre, le Salon de la Femme entend offrir aux femmes des outils de compréhension pour anticiper les situations de vulnérabilité juridique et émotionnelle, souvent amplifiées par le deuil et les tensions familiales.
Cette initiative s’inscrit pleinement dans le cadre des 16 jours d’activisme, une campagne internationale lancée le 25 novembre dernier à l’occasion de la journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes et est prévue s’achevée le 10 décembre prochain.
Durant période les institutions, associations et acteurs de la société civile se mobilisent pour prévenir toutes formes de violences, notamment celles qui touchent les femmes dans la sphère familiale et patrimoniale. Le salon de la femme entend organisée d’autres conférences débat afin de mieux outiller la société et réduire certaines situations de maltraitance.
Betines Makosso

