Il est de notoriété publique que les Centres de traitement ambulatoire (CTA) jouent un rôle central dans la lutte contre le VIH/SIDA, à l’échelle du pays. Dépistage, prise en charge médicale, distribution des antirétroviraux, soutien psychologique et actions de prévention, ces structures accompagnent au quotidien les personnes vivant avec le VIH, alors que cette semaine est marquée par la célébration de la Journée internationale de lutte contre le Sida (1er décembre). Il y a cependant, fort à regretter que le pays ne dispose que de dix (10) CTA actuellement opérationnels pour quarante sept (47 000) mille patients, a-t-on appris.

Le Gabon compte environ 47 000 personnes vivant avec le VIH, selon les estimations internationales. Mais pour elles, seulement dix centres sont disponibles, soit à peine un CTA par province. Ce chiffre révèle une réalité difficile : des territoires vastes, parfois isolés, où certains patients doivent parcourir de longues distances, jusqu’à plusieurs centaines de kilomètres, pour accéder à un simple suivi.
Avec si peu de structures, chaque CTA se retrouve fortement sollicité. Cela entraîne inévitablement des délais d’attente, des consultations espacées, des bilans médicaux retardés et parfois des interruptions de traitement. Or, dans la lutte contre le VIH/SIDA, chaque rupture de suivi fragilise la santé des patients et augmente les risques de transmission.
Un CTA n’est pas qu’un centre de soins : c’est un lieu d’annonce, d’écoute et d’accompagnement. C’est là que les patients reçoivent leur traitement, réalisent leurs contrôles et trouvent un soutien psychologique essentiel. Plus un centre est proche, plus il devient facile pour les personnes vivant avec le VIH de maintenir une prise en charge régulière.
Mais avec un seul Centre de traitement ambulatoire par province, la couverture sanitaire reste limitée. La capacité d’accueil est insuffisante pour répondre aux besoins d’un territoire étendu et des populations dispersées. Rapprocher les soins des communautés apparaît donc comme une priorité nationale.
En ce mois de ‘’décembre rouge’’ dédié à la lutte contre le VIH/SIDA, un constat s’impose : le Gabon ne dispose que de dix CTA pour répondre à un enjeu majeur de santé publique. Ce chiffre interpelle et appelle à renforcer les infrastructures, diversifier les points de prise en charge et améliorer l’accessibilité aux soins.
Dix centres pour tout un pays, c’est peu, mais c’est aussi une base sur laquelle bâtir une réponse plus forte et plus humaine.
Alph ’-Whilem Eslie et Roberte Adé

