Une mission de l’UNICEF a séjourné à Port-Gentil pour évaluer la première cohorte du Programme d’accélération vers l’éducation fondamentale, lancé en 2022 en partenariat avec la Mairie. Pendant trois jours, les acteurs de l’enseignement pré-primaire et primaire ont dressé un bilan à mi-parcours et installé un cadre de dialogue multi-acteurs pour assurer un meilleur suivi des enfants bénéficiaires. Les parents ont également été sensibilisés aux exigences du programme, qui vise cette année la scolarisation de 300 enfants issus de familles vulnérables, contre 100 en 2023.
« Il faut rappeler que ce projet est porté par la Mairie de Port-Gentil en partenariat avec l’UNICEF. Les frais de scolarité sont directement pris en charge par la mairie, et les parents doivent compléter pour les outils pédagogiques. Il est également nécessaire que la mairie s’arrime au programme de l’APC », a expliqué Fidèle Afanou Edembé, président adjoint du Comité de suivi.
À l’issue des travaux, les deux institutions ont rencontré les encadreurs pédagogiques, le staff technique, les enseignants et les directeurs d’établissements afin d’examiner tous les aspects liés à l’intégration de ces enfants dans le système éducatif local.
La mission a également échangé avec les enseignants, les encadreurs et les directeurs d’établissements pour renforcer les pratiques pédagogiques et favoriser l’intégration des enfants. La directrice de l’école Les Flamboyants, Claudia Ifouta-Tchanga, a insisté sur l’importance d’impliquer la juridiction des mineurs, les affaires sociales et la direction académique pour mieux sensibiliser les familles.
« J’ai retenu que la juridiction des mineurs, les affaires sociales et la direction académique doivent être davantage impliquées pour sensibiliser les parents sur leurs responsabilités en matière de scolarisation», a-t-elle indiqué.
L’un des enjeux majeurs du programme consiste à encourager la mise en œuvre de l’Activité pédagogique complémentaire (APC) au sein des écoles de la Mairie de Port-Gentil, comme c’est déjà le cas dans de nombreuses structures publiques de la ville.
« Aucun enfant ne doit être déscolarisé. Nous avons sollicité le secteur privé pour intervenir là où les moyens publics ne suffisent pas, notamment pour la construction d’écoles. Nous scolarisons tous les enfants, y compris ceux à mobilité réduite », a souligné Fidèle Afanou Edembé.
Malgré des avancées, la première cohorte a enregistré 19 abandons sur 100 élèves, un signal d’alerte pour les organisateurs. Des mécanismes sont désormais envisagés pour rapprocher les enfants de leurs écoles et limiter les obstacles liés au transport.
« Lorsqu’un enfant bénéficie d’une scolarité gratuite mais ne vient pas à l’école pour des raisons de transport, il y a un véritable problème. Nous mettrons en place des mécanismes pour que les enfants soient scolarisés à proximité de leur domicile », a assuré le responsable du Comité de suivi.
Le programme s’inscrit dans l’initiative « Ville amie des enfants » de l’UNICEF, qui encourage les municipalités à améliorer les conditions de vie et d’éducation des plus jeunes. De nouveaux volets environnementaux, sanitaires et récréatifs seront intégrés cette année afin de renforcer cet engagement.
« Beaucoup de parents négligent la scolarité pré-primaire, alors que de 3 à 5 ans l’enfant développe son intelligence. Cette formation m’a permis de découvrir le Code de l’enfant, qui serait très utile dans nos écoles », a témoigné l’enseignante.
Jean-Jacques Rovaria Djodji
