À quelques jours du coup d’envoi de la Coupe d’Afrique des Nations de football (CAN) au Maroc (21 décembre – 18 janvier 2025), la Confédération africaine de football (CAF) a adressé une mise en demeure à la Fédération gabonaise de football (FEGAFOOT) pour des équipements jugés non conformes. Au cœur de la polémique, une marque présentée comme 100 % gabonaise, soumise en urgence pour remplacer le célèbre équipementier Puma. Entre approximations techniques, zones d’ombre administratives et improvisation institutionnelle, avancent des sources généralement bien renseignées, l’affaire expose une nouvelle fois les fragilités de la gouvernance sportive nationale.
Selon une source proche de la Fégafoot, la CAF a informé la partie gabonaise, par courrier en date du 21 novembre 2025, que les équipements des Panthères, proposés pour la CAN marocaine ne respectaient ni les standards techniques, ni les règles de traçabilité, ni les procédures d’enregistrement exigées pour une compétition internationale.
Le logo de l’équipementier présenterait également des similitudes gênantes avec celui d’une marque déjà existante, tandis que la production n’offre aucune garantie de conformité. Résultat : la CAF refuse catégoriquement la nouvelle marque, rappelant que tout équipement non validé expose une sélection à de lourdes sanctions financières, allant jusqu’à l’interdiction de porter la tenue en compétition.
Selon les mêmes sources, cette affaire, portée par un montage impliquant la Fégafoot, l’Office national du développement du sport et de la culture(ONDSC) et l’encadrement sportif des Panthères, devait incarner un « retour à l’identité gabonaise ». Elle se transforme hélas, en embarras national.
Les 300 millions de Francs CFA débloqués pour équiper la sélection interrogent désormais : qui a décidé quoi, selon quelles procédures, avec quelles validations ? s’interroge l’opinion nationale.
Entre précipitation, communication mal calibrée et absence de maîtrise des normes internationales, le projet dit « Gaboma » révèle surtout une gestion sportive qui peine à aligner ambition patriotique et exigences professionnelles.
L’épisode rappelle d’autres polémiques récentes qui ont fragilisé le football gabonais : primes contestées, championnats arrêtés, partenariats rompus dans la confusion. La mise en demeure de la CAF n’est pas seulement un problème de maillots : elle renvoie à une gouvernance en quête de crédibilité, à quelques jours d’une CAN où les Panthères espéraient enfin repartir sur de bonnes bases.
Pour la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) de football à venir, le Gabon est logé dans le Groupe F, en compagnie de la Côte-d’Ivoire (des retrouvailles, puisque les 2 nations figuraient dans le même groupe des éliminatoires du Mondial 2026 – avantage aux ivoiriens), du Cameroun (parfum de derby sous-région) et le Mozambique (petit poucet, le maillon le plus faible de ce groupe, sur le papier).
M.-O. Mignonne et Nkili Akieme
