Placements douteux avec de jeunes filles, visites nocturnes dans la cellule de Bruce Laccruche Alihanga (BLA), usurpation de domicile, les dépositions de Ian Ghislain Ngoulou, ce mercredi à la barre de la cour criminelle spécialisée de Libreville, semblent virer à une succession de dénégations jugées peu crédibles.
L’homme, visiblement mal à l’aise, poursuivi pour détournements de deniers publics, de blanchement des capitaux, de corruption active, d’association des malfaiteurs, entre autres, a multiplié les contradictions et hésitations face à des faits que le Procureur général a décrit comme accablants.
Interrogé sur ses liens avec une certaine Ines La Cumane, présentée comme une intermédiaire chargée de lui fournir de jeunes femmes, Ian Ngoulou a nié toute connaissance de cette dernière. Il a affirmé ne jamais avoir participé à de tels « placements ».

Des déclarations contredites par certaines éléments matériels et autres preuves présentés versés au dossier et présentés à la Cour. Sur la question sensible des visites nocturnes en cellule, le ton est monté. Le prévenu Ngoulou a nié ne s’être jamais rendu auprès de Brice Laccruche Alihanga pour le menacer.
Selon l’ancien Directeur de Cabinet d’Ali Bongo, Ian Ngoulou se serait bel et bien introduit à plusieurs reprises dans sa cellule, nuitamment, tenant des propos menaçants et glaçants : « j’habite ta maison, je porte tes vêtements, et tu prendras vingt ans de prison », aurait-il proféré à M. Laccruche Alihanga.
Dernière affaire, l’occupation et l’installation d’autorité au domicile de Brice Laccruche Alihanga à Akanda, non loin de la mosquée de la Paix, dans la banlieue d’Akanda. Là encore, réponse brumeuse de Ian Ngoulou.
En résumé : trois affaires, mais pas seulement, si on y ajoute la séquence des 500 millions de Francs CFA destinés à »mouiller » les membres du Conseil gabonais des élections (CGE), des réponses et attitudes nébuleuses du prévenu. Une ligne de défense qui s’effrite.
Selon toute vraisemblance, la comparution de Ian Ngoulou à la barre de la Cour criminelle spécialisée se présente comme l’un des épisodes les plus explosifs du procès entre l’Etat gabonais et le clan Bongo Ondimba.
Antoine Relaxe