Alors qu’il comparaissait devant la Cour d’appel de Paris pour examiner sa demande de mise en liberté, l’ancien président français, Nicolas Sarkozy, a qualifié son séjour en prison de « très dur », « éreintant » et « un cauchemar », selon l’Agence France Presse (AFP). La Cour d’appel devait rendre sa décision ce lundi. Le Parquet général, de son côté, s’est prononcé en faveur d’une libération sous contrôle judiciaire de l’ancien président, qui reste détenu dans l’attente du verdict, a-t-on appris.
Incarcéré depuis vingt jours à la prison de la Santé, à Paris, l’ex-chef d’État, condamné dans le cadre de l’affaire du financement libyen de sa campagne présidentielle de 2007, dit vivre une épreuve humaine d’une intensité extrême.
« C’est dur, c’est très dur, ça l’est certainement pour tout détenu, je dirais même que c’est éreintant » a-t-il confié avant de saluer « le professionnalisme du personnel pénitentiaire qui a rendu ce cauchemar supportable », a-t-il dit.

Nicolas Sarkozy a été condamné le 25 septembre 2025 à cinq ans de prison ferme, une peine assortie d’une exécution provisoire, pour association de malfaiteurs, corruption passive, financement illégal de campagne électorale et recel de fonds libyens.
Cette condamnation découle d’une longue enquête ouverte en 2013 sur des soupçons de versements occultes en provenance du régime libyen de Mouammar Kadhafi lors de sa campagne présidentielle victorieuse de 2007, indique l’AFP.
Le Parquet national financier (PNF) estime que l’ancien président et son entourage ont bénéficié de plusieurs millions d’euros de fonds libyens transitant par des circuits opaques et des sociétés-écrans. Des carnets d’anciens dignitaires libyens, des transferts bancaires suspects et des témoignages de proches de Kadhafi ont servi d’éléments clés à l’accusation.
Le 21 octobre dernier, Nicolas Sarkozy a été écroué à la prison de la Santé, devenant ainsi le premier ancien président de la République à purger une peine ferme derrière les barreaux. Son incarcération a provoqué une onde de choc en France et relancé le débat sur l’impartialité de la justice et les conditions de détention des personnalités publiques.
L’avocat de l’ancien président, Me Thierry Herzog, a dénoncé une « injustice » et promis de « se battre jusqu’au bout pour laver l’honneur » de son client.

La Cour d’appel de Paris pourrait, dans les heures à venir, ordonner sa mise en liberté sous contrôle judiciaire, ce qui permettrait à l’ancien chef d’État de quitter sa cellule tout en restant sous surveillance stricte. En cas d’accord, Nicolas Sarkozy pourrait être assigné à résidence, voire placé sous bracelet électronique, le temps que son appel soit examiné sur le fond.
M.-O. Mignonne et Tryphène Lembah
*Source : Agence France Presse (AFP)