Système de datation : Eyéné Obame commet le 1er calendrier fang made in Gabon

Agriculteur de profession, Eyéné Obame a entrepris de reconstituer le calendrier fang, un système ancestral où chaque mois, chaque fête et même les points cardinaux portent une signification spirituelle et culturelle profonde. Entamé depuis 2021, ce projet, à la fois culturel et linguistique, vise à préserver et valoriser le patrimoine ancestral à travers la redécouverte du temps selon la tradition fang.

Pour cet amoureux de la culture gabonaise, le calendrier fang est bien plus qu’un outil de mesure du temps : c’est une véritable cosmogonie. « C’est le comptage des mois, mais aussi celui des jours, des enfants de Dieu et des points cardinaux », explique-t-il avec fierté.

Dans son travail, janvier, février, mars, avril, mai, etc., s’enchaînent dans un ordre sacré. Les fêtes y figurent aussi, traduites dans la langue fang : Noël devient Mfuma ; le 1er mai, fête du travail, Awarabissé, et la Fête nationale du 17 août se dit Etosse Si. Même la femme de Dieu, Ndakara, y tient sa place ; tout comme les enfants divins Ndone Nzame et Akure Nzame.

Pour lui, ce retour aux sources est un acte de survie identitaire. « Le gabonais doit connaître là où son père est né, là où ses ancêtres sont enterrés », recommande-t-il. Dans un pays riche de traditions, il voit dans cette démarche une façon d’écouter l’appel du passé, tout en répondant à celui du présent, celui d’un peuple invité à renouer avec ses racines.

Un message qui résonne avec l’appel du chef de l’État, Brice Clotaire Oligui Nguéma, qui ne cesse d’exhorter au retour aux sources pour chaque citoyen et particulièrement les dirigeants, appelés à retourner régulièrement sur « la terre de leurs origines », là où commence la véritable connaissance de soi.

En y intégrant les mois, les jours, les fêtes, les points cardinaux et les noms symboliques dans son calendrier fang, Eyéné Obame propose bien plus qu’un outil de repérage : une véritable boussole identitaire et un appel à la transmission des racines auprès des jeunes générations.

Féeodora Madiba et Nkili Akieme

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