Une vie si éphémère… (tribune libre par Brice Laccruche Alihanga)

Drôle d’inspiration pour des faits réels mais volontairement ignorés ! Brice Laccruche Alihanga, homme politique a ressassé, en quelques lignes, tous les principaux faits et gestes des vivants après la mort d’un proche et ce que devient le mort après les funérailles. Une leçon de vie à lire absolument !

Une heure après tes funérailles, les pleurs commencent déjà à s’apaiser autour de toi.

Ta famille doit rentrer pour recevoir les invités, et ton corps, lui, commence à se mêler aux organismes de la terre.

Avant même que la journée ne s’achève, les conversations reprennent : on parle à nouveau de sport, du réal de Madrid et du Barça, de la politique, de l’actualité…

Quant à toi, tes réflexes ne sont plus, et ton corps se refroidit.

Quelques jours plus tard, dans l’entreprise où tu travaillais, on cherche déjà celui ou celle qui te remplacera.

Pendant ce temps, ton corps se transforme : il gonfle, ta peau se tend, tes organes se liquéfient.

Deux semaines plus tard, ta famille s’assoit avec un notaire pour répartir, le cas échéant, le peu que tu as laissé derrière toi.

Sous terre, tes ongles et tes dents se détachent peu à peu.

Trois mois plus tard, ton conjoint ou ta conjointe retrouve le courage d’aller de l’avant, et tes enfants recommencent à sourire.

Toi, silencieusement, tu poursuis ta lente décomposition dans la terre.

Un an plus tard, quelqu’un se tient devant ta tombe et murmure :

« On dirait que c’était hier… »

Mais déjà, les acides de ton corps ont consumé ton linceul.

Dix ans plus tard, un ami tombe par hasard sur une vieille photo de toi et soupire :

« Je me souviens encore… »

À ce moment-là, il ne reste plus de toi que des os blanchis.

Voilà la réalité de la vie : le monde continue de tourner, implacablement.

Nos proches apprennent à sourire sans nous, nos collègues nous remplacent, nos biens disparaissent, notre nom devient un souvenir fugace.

Alors, pour qui vivons-nous ?

Pour des gens qui nous oublient en quelques semaines…

Ou pour le Créateur qui nous garde dans Sa mémoire pour l’éternité ?

La vie est brève. Nos jours sont comptés.

La plus grande sagesse est de rendre grâce pour le temps qui nous est accordé.

En ce début de semaine, rappelons-nous ce qui compte vraiment.

Faisons de chaque jour une occasion de bâtir ce qui demeure, d’aimer davantage, et de vivre en gardant le regard tourné vers l’essentiel.

Brice Laccruche Alihanga, acteur politique gabonais, ancien détenu politique

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