‘’Sous les projecteurs’’ de la lucarne Web TV de GabonActu.com, Ange Kevin Nzigou, Président du Front démocratique et socialiste (FDS) et tête de liste dans le 6ème arrondissement de Libreville pour les locales de ce samedi, 27 septembre, a défendu une candidature inédite : se lancer ouvertement à la conquête de la mairie de Libreville. Avocat du ‘’haut du tableau’’ au Barreau du Gabon, il dénonce une gestion opaque et ethnique de la ville, il plaide pour redonner le libre arbitrage aux Librevillois, promettant de mettre la démocratie locale au centre de son projet.
Le professionnel du droit s’attaque surtout à ce qu’il considère comme une « anomalie démocratique » : le turn-over, depuis des décennies, dans le choix du maire de Libreville entre deux communautés ethniques, présentées ‘’maladroitement’’, selon lui, comme seules populations autochtones.
« Je suis originaire de Nzeng-Ayong, je suis d’ici et de nulle part ailleurs et je ne vois pas pourquoi on me refuserait le droit de me présenter à Nzeng-Ayong et être Mairie de Libreville, si jamais les électeurs portaient majoritairement leur choix sur les listes du Front démocratique et socialiste », précise Ange Kevin Nzigou, qui se défend de porter un vrai projet pour la prospérité de la ville capitale, le vivre-ensemble et l’amélioration des conditions de vie dans le périmètre urbain pour l’ensemble de ses concitoyens.

Jeune formation politique, créée il y a moins de six mois, le FDS présente une vingtaine de listes aux locales et 19 candidatures aux législatives. « Beaucoup de partis plus anciens n’en présentent pas autant. Nous avons fait une percée », se félicite le Président du FDS, qui ne fait pas mystère de sa détermination à administrer la plus grande ville et capitale du Gabon.
« On n’a jamais vu, lors des élections locales, un parti et un candidat dire clairement qu’il veut être à la tête de la maire de Libreville en cas de victoire. Cela s’est souvent décidé en coulisses et dans le dos des électeurs par le passé, la veille du scrutin, entre minuit et une heure du matin. C’est inadmissible », s’indigne Ange Kevin Nzigou qui promet au contraire la transparence, cette fois-ci : « En votant pour nous, il n’y aura pas de surprise. Les gabonais sauront qui sera maire et avec quel projet », explique-t-il.
Projet contre projet. Rien que ça !
Pour autant, au vu des moyens déployées pour la campagne qui s’achève de nombreux observateurs flairent une collusion, accusant le FDS d’être un parti satellite du parti au pouvoir. « Nous sommes un parti proche du président, nous faisons partie de sa galaxie politique. Mais à ce jour, nous n’avons reçu aucun franc. Tout ce que nous faisons repose sur nos modestes moyens », croit pouvoir clarifier son président.

Particulièrement offensif, Anges Kevin Nzigou insiste sur la rupture et le coup de grâce qu’il entend donner à la géopolitique ethnique ‘’au rabais’’, croit-il, qui a longtemps gouverné Libreville : « Ce n’est pas une ethnie qu’on vote. Moi, je dis aux Librevillois : votez pour moi parce que j’ai un projet pour transformer la capitale », contre-attaque-t-il.
Sur l’organisation des élections législatives et locales, dont le 1er tour aura lieu ce samedi, le leader du FDS pointe « beaucoup d’amateurisme, des listes électorales non consolidées à quelques jours du scrutin et un cafouillage dans l’enregistrement des candidatures ».
Pour lui, les critères actuels de candidature sont trop restrictifs : « Il faut les alléger totalement. Être électeur, jouir de ses droits civiques et politiques, cela suffit. Le reste, c’est du désordre administratif », a-t-il conclu.
Alph ’-Whilem Eslie et Bétines Makosso