La Prison centrale de Tchibanga a été le théâtre d’une spectaculaire évasion. Une dizaine de prisonniers ont pris la fuite, laissant derrière eux trois gardiens ligotés et violemment passés à tabac.
L’incident s’est déroulé en pleine journée. Les fugitifs ont réussi à neutraliser trois agents pénitentiaires, qu’ils ont pris en otage avant de les rouer de coups. Secourus rapidement par leurs collègues, les gardiens blessés ont été conduits à l’infirmerie, souffrant de multiples contusions mais hors de danger vital.
Trois prisonniers ont été rattrapés dans la foulée, tandis que les autres courent toujours. Les forces de l’ordre, appuyées par des patrouilles mobiles, poursuivent sans relâche les recherches.
Cet épisode violent remet une nouvelle fois sur la table la question sensible de la sécurité dans les établissements pénitentiaires du pays. La prison centrale de Tchibanga, comme tant d’autres au Gabon, souffre d’un manque criant de moyens, de personnel et de dispositifs modernes de surveillance. Des failles qui facilitent les évasions et fragilisent l’autorité pénitentiaire, au détriment de la sécurité publique.
Le cas de Tchibanga n’est pas isolé. Depuis plusieurs années, le système carcéral gabonais est pointé du doigt pour ses infrastructures vétustes et sa surpopulation chronique. Certaines prisons accueillent deux à trois fois plus de détenus que leur capacité initiale.
Malgré plusieurs promesses de réhabilitation et de modernisation, peu d’avancées concrètes ont été enregistrées. Cette nouvelle évasion illustre une réalité inquiétante : tant que des réformes structurelles ne seront pas mises en œuvre, les prisons gabonaises resteront de véritables poudrières, prêtes à exploser au moindre incident.
Nkili Akieme
