Sous le Haut Patronage du Vice-Président du Gouvernement Hugues Alexandre Barro Chambrier, le Forum Économique Forestier s’est ouvert lundi 9 septembre à l’hôtel Nomad. Pendant deux jours, acteurs publics, privés, financiers et société civile débattent des défis et des opportunités d’un secteur forêt-bois appelé à devenir un véritable moteur de croissance pour le Gabon.
Le ministre des Eaux et Forêts, Maurice Ntossui-Allogo, a donné le ton dès l’ouverture en rappelant la vision du Président de la République, Brice Clotaire Oligui Nguema : faire de la souveraineté économique une réalité à travers la valorisation des ressources naturelles. « Nos forêts ne doivent plus être seulement une rente, mais une ressource durable créatrice de richesses et de prospérité pour tous », a insisté le ministre. Le secteur, qui contribue aujourd’hui à 3,2% du PIB, doit franchir un nouveau cap grâce à la compétitivité et à la transformation locale.

Prenant la parole, l’Ambassadrice de l’Union européenne, Cécile Abadie, a réaffirmé l’engagement de l’UE aux côtés du Gabon, dans le cadre du Partenariat Forêts. Elle a salué la résilience des entreprises forestières locales et internationales, pionnières dans la certification et la durabilité, tout en appelant à « un diagnostic honnête » et à une mobilisation collective pour renforcer la productivité et la compétitivité. « L’agenda économique du Gabon est légitime et cohérent, nous sommes prêts à l’accompagner dans un esprit de partenariat mutuellement bénéfique », a-t-elle ajouté.


Le directeur de cabinet du ministre de l’Économie, Régis Lakissou Kiki, a pour sa part rappelé que la contribution du secteur doit passer de 4 à 10% du PIB d’ici 2032. Pour y parvenir, il a insisté sur la nécessité de lever les blocages fiscaux, d’encourager les concessions certifiées et de renforcer les politiques de reboisement. Enfin, le député Alexandre Barro Chambrier, intervenant en tant qu’expert du secteur, a retracé l’évolution de la filière depuis l’interdiction d’exportation des grumes en 2010. Selon lui, « la forêt ne doit plus être perçue comme une ressource à exploiter mais comme un patrimoine à valoriser », appelant à un climat de confiance et à la montée en puissance de la troisième et quatrième transformation.
Le Gabon est couvert à 88% de forêts, soit environ 23,7 millions d’hectares. Le pays compte plus de 400 essences de bois exploitables, dont 60 sont commercialisées et 54 exportées. Depuis 2010, l’interdiction d’exportation des grumes a encouragé la transformation locale, mais la filière forêt-bois n’apporte encore que 6% des exportations et 3,2% du PIB. Avec ce Forum, le gouvernement ambitionne de repositionner le secteur comme pilier stratégique de diversification économique, en misant sur la valeur ajoutée, l’innovation et les financements verts.
Nkili Akieme