Michel Ongoundou Loundah, président de l’un des morceaux du parti REAGIR « coupé » en deux morceaux suite aux querelles entre ses fondateurs, se félicite de la décision de la Cour constitutionnelle de la Transition qui a invalidé la candidature à la députation de l’actuel ministre de la Réforme, chargé des relations avec les institutions constitutionnelles, François Ndong Obiang.
« Je ne suis pas un homme revanchard. Ce n’est ni par amertume personnelle, ni par désir de revanche que je salue cette décision, mais parce qu’elle est cohérente », a réagi dans une interview Michel Ongoundou Loundah après l’annonce de la décision de la Cour.
Ongoundou Loundah rappelle volontiers que la même règle avait déjà conduit à l’invalidation de sa candidature à la présidentielle du 12 avril dernier.

« Cette invalidation n’est pas une punition, mais une porte de sortie honorable offerte à François Ndong Obiang », a-t-il estimé.
La Cour constitutionnelle a, en effet, invalidé mardi la candidature aux élections législatives de François Ndong Obiang, un très proche du président de la République, Brice Clotaire Oligui Nguema qui occupe le 4ème rang protocolaire dans le gouvernement.
La candidature de M. Ndong Obiang a été attaquée auprès de la Cour par l’indépendant Léonel Engonga.
Le jeune homme a saisi la Cour constitutionnelle en argumentant que François Ndong Obiang fait l’objet des procédures judiciaires pour faux et usage de faux, occupation illégale de domicile.
Le requérant a aussi rappelé l’exclusion de Ndong Obiang du parti Réappropriation du Gabon, de son Indépendance pour sa Reconstruction (REAGIR) en 2024 sans oublier l’existence d’un bicéphalisme au sein de ce parti déjà constaté par la Cour dans une décision antérieure (n°021/CCT du 20 mars 2025).
Ndong Obiang a naturellement réfuté ces accusations et affirmant avoir été régulièrement élu président du parti, sans bicéphalisme constaté par le Ministère de l’Intérieur.
La Cour a considéré que le litige interne au parti est toujours pondant devant les juridictions compétentes, que la Cour a déjà jugé en mars 2025 que, du fait du bicéphalisme, aucune tendance de ce parti ne peut investir un candidat à une élection.
« En conséquence, la candidature de M. François Ndong Obiang doit être invalidée », peut-on lire dans la décision.
Le ministre est donc exclu de la course aux législatives du 27 septembre proche dans le 2ème arrondissement de Libreville, 2ème siège.
Michel Ongoundou Loundah estime que l’invalidation de cette candidature ne constitue pas seulement un revers personnel ou électoral, mais illustre un phénomène plus large : celui du règlement des litiges internes au sein des partis politiques.
François Ndong Obiang n’a pas encore publiquement réagi depuis la décision de la Cour.
Selon la loi, les décisions de la Cour constitutionnelle ne sont pas contestables. Elles s’appliquent.
Jean-Jacques Rovaria Djodji