A l’issue d’une séance de travail avec les opérateurs économiques et acteurs du secteur de la distribution et du transport des produits pétroliers, le ministre du Pétrole et du gaz, Sosthène Nguéma Nguéma, a annoncé la nationalisation de l’ensemble des emplois de pompistes dans toutes les stations-services du pays. Cette mesure qui favorise la ‘’préférence nationale’’ vise à « libérer 900 emplois au bénéfice des jeunes gabonais et contribue à lutter contre le chômage », a déclaré le membre du gouvernement, dans une filière très majoritairement aux mains de la main d’œuvre expatriée. Sosthène Nguéma Nguéma, a également annoncé la fin des subventions aux carburants dès 2026 au Gabon, afin de stimuler une saine concurrence entre les opérateurs économiques du secteur.

Sosthène Nguéma Nguéma a précisé que dès la fin du mois de septembre en cours, l’intégralité des postes dans les stations-service et pour la conduite de camions citernes de produits pétroliers blancs (essence, diesel et gaz butane) doivent être exclusivement cédées et réservées aux citoyens gabonais.
Le ministre du pétrole et du gaz, a qualifié cette réforme de nationalisation des emplois dans cette filière « d’historique ». L’objectif affiché est de créer plus de 900 emplois directs pour les nationaux, dans un pays où le taux de chômage des jeunes avoisine les 40 %, a-t-on appris.

« Ce n’est pas de la xénophobie, c’est une préférence nationale », a prévenu Sosthène Nguéma Nguéma, devant les critiques potentielles de xénophobie que pourrait susciter cette mesure. Cette distinction vise à positionner la mesure non comme une exclusion, mais comme une politique proactive de priorisation de la main-d’œuvre locale dans un secteur stratégique, souligne-t-on.
Cette initiative, surnommée « gabonisation » sur les réseaux sociaux, s’inscrit dans une volonté plus large du gouvernement de reprendre le contrôle de son secteur énergétique et de mieux redistribuer ses retombées économiques au sein de la population gabonaise.
Quant à la mesure portant suppression aux carburants, souvent redoutée pour son impact social, elle est justifiée par le gouvernement au nom de la compétitivité et de la souveraineté énergétique. Elle devrait, à terme, permettre à Pétro Gabon, l’opérateur privé national et historique, de réinvestir les fonds ainsi économisés dans le développement et la modernisation du secteur.
Si la création d’emplois, à travers la « gabonisation » de la profession de pompiste et de transporteur de produits pétroliers est accueillie avec optimisme, il reste à scruter le chronogramme de sa mise en œuvre, sa matérialisation effective et son impact réel sur le marché du travail.

La suppression prochaine des subventions sur les pétroliers constituera, quant à elle, un autre test pour le gouvernement, qui devra en gérer les conséquences sur le pouvoir d’achat des citoyens.
M.-O. Mignonne et Bétines Makosso