Port-Gentil : recensement des béninois volontaires au rapatriement

Le Gabon a historiquement attiré des migrants béninois depuis les années 1970, en raison de ses opportunités économiques liées au boom pétrolier. Les ressortissants béninois ont trouvé des emplois principalement dans le commerce, le bâtiment et les services domestiques, contribuant au développement local tout en soutenant leurs familles au Bénin. Cependant, la conjoncture économique récente au Gabon, caractérisée par une hausse du chômage et des tensions sociales autour de l’emploi, a accentué la vulnérabilité des travailleurs étrangers. La mise en place de restrictions sur certaines activités économiques exercées par des migrants a alimenté un climat de méfiance envers la communauté béninoise, provoquant des incidents qualifiés parfois à tort de discrimination.

En réponse à cette situation, le gouvernement béninois a dépêché une mission spéciale à Port-Gentil afin d’identifier et recenser les ressortissants au rapatriement volontaire. L’initiative s’inscrit dans une stratégie diplomatique visant à protéger les droits et la sécurité des citoyens à l’étranger tout en préservant la coopération bilatérale avec le Gabon. Les démarches incluent notamment l’enrôlement au RAVIP (Recensement Administratif à Vocation d’Identification de la Population), la mise à jour des informations d’état civil et le renouvellement des passeports, gratuitement et sur présentation d’une pièce d’identité béninoise.

« Au cours de cette période, la mission a pour but de faciliter diverses formalités d’État civil », a indiqué Georges Kassavi, Consul honoraire du Bénin à Port-Gentil.  

« Il est précisé que le recensement est gratuit, sans aucun frais, et subordonné par la présentation d’une pièce béninoise ; la communauté béninoise est invitée à se mobiliser et à saisir cette opportunité »,a-t-il  ajouté.

L’opération qui se poursuit au Consulat du Bénin dans le 4e arrondissement de Port-Gentil, illustre les enjeux complexes de la migration intra-africaine : pour les expatriés, le retour au pays d’origine comportant des difficultés de réinsertion et de chômage, tandis que pour le Gabon, la réduction de la main-d’œuvre étrangère peut affecter des secteurs économiques stratégiques.

           Jean-Jacques Rovaria Djodji

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