Le Mwriri : L’initiation qui ouvre les portes du cercle des ‘’hommes’’

A Iboundji, département de l’Offoué-Onoye, province de l’Ogooué-Lolo (sud-est), le Mwiri s’impose comme le rite initiatique par excellence, qui consacre le passage de l’enfance au cercle des adultes. Jalousement préservé au-delà des générations, Le Mwiri continue de rythmer la vie des jeunes garçons et marque leur entrée dans l’âge adulte. A Iboundji, les secrets et vertus de cette pratique ancestrale restent soigneusement protégées et gardées.

Selon certaines indiscrétions glanées lors de quelques cérémonies d’initiations à Iboundji, Le processus débute par un isolement. Conduits dans un lieu sacré, les adolescents quittent leurs familles et leur quotidien pour plusieurs jours, parfois plusieurs semaines.

Encadrés par les anciens, ils traversent une période de renoncement et d’apprentissage, où leur sont transmises les valeurs essentielles de respect, de courage et de sagesse.

Mais ce voyage n’est pas seulement masculin. Des figures féminines y occupent un rôle central, notamment les mères de jumeaux. Dans la culture locale, elles sont considérées comme détentrices d’un savoir mystique. Leur présence est indispensable, car elles protègent et accompagnent les initiés dans cette transformation.

« Quand une femme fait des jumeaux, c’est le Mwiri qui descend. Raison pour laquelle les enfants sont initiés en présence de leur mère, la tradition l’exige », confie une villageoise.

Après les épreuves d’isolement, de conditionnement et de transmissions des valeurs traditionnelles, vient le moment tant attendu : la sortie des initiés. Devant une foule silencieuse et émue, les jeunes garçons réapparaissent, vêtus de tenues traditionnelles. Devenus des ‘’Mbunas’’, ils marchent au milieu du village, porteurs d’une nouvelle identité. Leurs familles découvrent alors des fils transformés, désormais considérés comme des hommes.

Plus qu’un simple rituel, le Mwiri constitue un lien intergénérationnel fort, un pilier de l’identité à Iboundji et ailleurs. À l’heure d’un monde hyperconnecté, cette tradition rappelle que certaines pratiques ancestrales continuent d’écrire l’histoire et de donner sens à la vie communautaire.

Féeodora Madiba et Roberte Adé

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