Entre la nuit du 31 août et le 1er septembre 2025, une vidéo a enflammé une fois de plus les réseaux sociaux. On y voit Onuba Obina, ressortissant nigérian la trentaine révolue vivant au Gabon depuis 11 ans, assis à bord d’un taxi proférant des injures à l’encontre des deux jeunes dames gabonaises assises également à bord du même véhicule. Il s’agissait des propos formulés avec condescendance envers le peuple gabonais : « les gabonais sont des chiens ».
Très vite, la séquence est devenue virale sur la toile, alimentant indignation et débats en ligne. Selon les explications de l’une des victimes, « je suis la dame qui a publié la vidéo qui circule actuellement ; ma sœur et moi étions dans un taxi, coincés dans un embouteillage entre le feu rouge de la Peyrie et Stfo. En discutant avec le chauffeur, nous avons constaté que l’embouteillage était causé par une personne remplaçant des pièces sur sa voiture, bloquant la circulation. Nous avons exprimé notre mécontentement en donnant des critiques, ce qui est normal ».
Elle ajoute la suite que la situation s’est intensifiée lorsque le monsieur a commencé à s’intéresser à la conversation et a commencé à insulter et à dénigrer le Gabon en insinuant que « vous êtes des rigolos, le Gabon c’est un village, les Gabonais sont des chiens ».

Alertée par l’ampleur de la polémique, la Direction générale des recherches (DGR) a procédé à l’interpellation de l’auteur présumé des propos. Placé en garde à vue, il a donné sans convaincre, des explications sur ses motivations et reconnaître la gravité de ses actes.
« Je me retrouve ici parce que j’ai insulté les gabonais en disant que ce sont des chiens. C’est ce que j’ai dit, et j’avais trop consommé, donc je ne me souviens pas du moment où j’ai insulté les Gabonais, le pays que j’ai visité et où je travaille », a-t-il reconnu.
Cette affaire survient dans un climat déjà tendu sur les réseaux sociaux, où plusieurs Gabonais avaient récemment été victimes de campagnes de dénigrement et d’attaques verbales. Pour de nombreux observateurs, cet épisode illustre la fragilité du vivre-ensemble à l’ère du numérique. Mais surtout d’un mépris inexplicable entretenu depuis des années par certains étrangers à l’endroit des gabonais.
Il y a quelques mois, un camerounais avait dans une vidéo sur sa page Facebook, traité le Président de la République, Brice Clotaire Oligui Nguema de « sauvage ». Mis aux arrêts, l’irrespectueux expatrié pensait que c’était une bonne manière pour lui d’exprimer sa colère par rapport à l’opération de déguerpissement dont il était victime comme d’autres gabonais, l’expropriation pour utilité publique que le gouvernement a initié dans le 2e arrondissement de Libreville.
Camille Boussoughou et Tryphène Lembah