Dans plusieurs quartiers de Libreville, les bacs à ordures débordent régulièrement, provoquant des amas de déchets sur la voie publique. Pour tenter d’y remédier, des bennes équipées de capteurs de remplissage ont été installées à Apostrophe, dans le 4ᵉ arrondissement de la capitale.
Ces capteurs transmettent automatiquement aux opérateurs de collecte le niveau de remplissage des bennes. « Ils permettent d’intervenir plus rapidement et d’éviter la surcharge, car l’opérateur sait à quel moment venir vider la benne », explique Guy Salem, responsable du projet. Cette innovation vise à mieux organiser la logistique du ramassage et à réduire les retards souvent constatés.
Certains habitants restent toutefois prudents. « On est dans l’innovation. On verra dans les jours à venir si la situation s’améliore vraiment », commente Jeseph Mendame, un riverain. L’objectif est de comparer l’efficacité du dispositif avec les anciennes pratiques de collecte.

La réussite de ce projet dépend aussi du comportement des habitants. « Même avec une benne vide, on trouve encore des gens qui jettent les déchets à côté. Et des enfants trop jeunes, envoyés par leurs parents, ne peuvent pas soulever les sacs pour les mettre à l’intérieur », déplore Pierre Philippe Be-Ndong, chef du quartier. Il appelle les riverains à plus de civisme pour compléter les efforts techniques.
Cependant, cette solution reste provisoire. La saturation de la décharge de Mindoubé continue de poser un problème majeur d’évacuation des ordures. Les autorités sont invitées à accélérer la mise en service de la future décharge de Nkoltang pour traiter durablement les déchets de la capitale.
En attendant, l’expérimentation de ces bennes intelligentes pourrait soulager certains points noirs de Libreville, si elle s’accompagne d’un meilleur suivi et d’une sensibilisation renforcée des habitants.
Christina Thélin Ondo