Prison centrale de Port-Gentil : deux détenus candidats au baccalauréat 2025

Les épreuves du baccalauréat général débuteront dans quelques semaines au Gabon. Cependant, depuis le début de l’année, certains candidats particuliers ont commencé à appréhender la réalité et l’importance cruciale de cette étape déterminante de leur parcours au sein de la maison d’arrêt de Port-Gentil. Deux candidats incarcérés se sont en effet fixés pour objectif d’obtenir leur baccalauréat lors de la session juillet 2025, dans le but de faciliter leur réinsertion sociale postérieure à leur libération.

Deux à trois fois par semaine, ces candidats bénéficient d’un espace spécialement aménagé, équipé de toutes les commodités nécessaires, pour suivre des cours intensifs de soutien assurés par des enseignants bénévoles issus des lycées et collèges de la capitale économique. Ce programme couvre plusieurs disciplines essentielles telles que la géographie, les mathématiques, le français, la philosophie, etc…

Pour certains, l’objectif est d’obtenir leur dernier diplôme secondaire ; pour d’autres, notamment en milieu carcéral, cet engagement permet de maintenir un rythme structuré tout en donnant un sens constructif à leur détention. Au total, plus de 40 000 candidats sont attendus dans les 124 centres d’examen répartis à travers les neuf provinces du pays, selon les données provisoires fournies par la Direction Générale des Examens et Concours (DGEC). Parmi eux se trouvent deux détenus masculins de la maison d’arrêt de Port-Gentil. K.H.M., âgé de 29 ans et ayant atteint un niveau scolaire équivalent à la classe de première au lycée, a été placé sous mandat de dépôt au château le 8 janvier 2019 pour une infraction grave.

De la même manière, M.R.T.D., âgé de 31 ans, a décidé de se présenter à cet examen malgré son incarcération ; il avait été placé sous mandat de dépôt à la maison d’arrêt de Port-Gentil en octobre de la même année. Pour ces personnes, participer à cet examen représente bien plus qu’une simple épreuve : c’est une véritable opportunité de renouer avec le système éducatif et d’envisager une réinsertion sociale. Le professeur Gérard souligne leur motivation sincère : « Ils sont finalement satisfaits de recevoir des notes presque chaque semaine », explique-t-il. « Ils veulent être utiles, progresser et sont pleinement déterminés à réussir cet examen », ajoute-t-il.

Le commandant de la maison d’arrêt, le lieutenant-colonel Jean-Jacques Ona Mbengha, s’est réjoui de l’organisation efficace des cours intensifs proposés aux détenus. Il a encouragé les candidats à aborder cette étape avec calme et détermination, insistant sur l’importance capitale que représente cette épreuve dans la vie des jeunes incarcérés. Quant aux deux candidats eux-mêmes, ils ont exprimé leur confiance et leur sérénité face aux examens prévus en juillet prochain, affirmant qu’ils les affronteront sans aucune crainte.

Il est essentiel de souligner qu’au fil des années, la Maison d’arrêt et de correction de la capitale économique inscrit chaque année des candidats aux divers examens d’État. Cette initiative, portée avec détermination par le directeur général de l’administration pénitentiaire, vise à offrir une véritable chance d’éducation et de réinsertion sociale aux personnes privées de liberté, afin qu’elles comprennent pleinement que la détention n’est pas une fin en soi. 

Dans cette optique, la direction générale de l’administration pénitentiaire et de la réinsertion a déployé toutes les mesures organisationnelles et logistiques indispensables pour assurer aux détenus-candidats des conditions optimales lors du passage des épreuves du baccalauréat. Il convient de souligner que la session 2023-2024 du baccalauréat au sein de cet établissement a enregistré un taux exceptionnel de réussite, atteignant 100 %. En effet, deux candidats inscrits en série A1 ont présenté leurs épreuves avec succès, parmi lesquels M. D.M.G., citoyen gabonais âgé de 28 ans. Ce dernier a démontré une détermination remarquable en obtenant son diplôme avec une moyenne de 10,60/20.

Placé en isolement à la maison d’arrêt de Port-Gentil pour vol aggravé, il a suivi avec un engagement sans faille les cours de sa filière tout au long de l’année scolaire. Un autre détenu ayant réussi le baccalauréat est M. O.M.J., également gabonais et âgé de 23 ans, inscrit en série A1 et accusé du même chef d’accusation un an plus tôt. Avec une moyenne de 10,12/20, il a apporté fierté non seulement à l’établissement pénitentiaire, mais aussi à ses proches et aux encadreurs pédagogiques qui l’ont soutenu avec conviction.

       Jean-Jacques Rovaria Djodji 

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