La Maison de la Jeunesse et de la Culture de l’Ogooué-Maritime a accueilli le 18 juin 2025 les assises régionales consacrées à la drépanocytose. Cette rencontre s’inscrit dans le cadre de la célébration de la Journée internationale de lutte contre la drépanocytose, observée chaque 19 juin. Placée sous le thème « vivre avec la drépanocytose : comprendre, accepter et agir », cette initiative est portée par l’ONG Sourire d’enfants, qui œuvre depuis plus de quatre ans en faveur d’une meilleure sensibilisation des populations.
« Nous cherchons des solutions qui nous permettront d’élaborer un plaidoyer à adresser au ministère de la Santé afin de solliciter la nomination d’un hématologue, car Port-Gentil ne dispose actuellement d’aucun spécialiste dans ce domaine», a plaidé Oldy Mongue Nzamba-Makanga, présidente de l’ONG Sourire d’enfants.
L’objectif principal de ces assises est donc d’identifier des réponses adaptées aux besoins sanitaires des personnes atteintes de drépanocytose. La journée est consacrée à la sensibilisation du public à l’égard de cette maladie génétique héréditaire, qui constitue la pathologie la plus prévalente à l’échelle mondiale, ainsi qu’à la mobilisation des ressources en faveur de la recherche et de l’optimisation de la prise en charge des patients.
Selon Oldy Moungue Nzamba-Makanga, « nous recensons 126 cas d’enfants atteints de drépanocytose dans la ville de Port-Gentil. À l’occasion de la journée prochaine, 340 cas ont déjà été signalés, et d’autres sont attendus d’ici là. Ces chiffres sont particulièrement préoccupants, notamment au regard des familles comptant entre cinq et dix individus drépanocytaires, voire apatrides ».

Cette pathologie touche plusieurs millions de personnes, principalement au sein des populations originaires d’Afrique subsaharienne, des Antilles, de l’Inde, du Moyen-Orient ainsi que du bassin méditerranéen. Souvent méconnue du grand public, elle demeure néanmoins la maladie génétique héréditaire la plus répandue à travers le monde.
Cette journée représente une occasion privilégiée pour rappeler les manifestations cliniques typiques de la drépanocytose, les progrès récents réalisés dans le domaine scientifique ainsi que l’importance fondamentale du dépistage précoce. En tant que maladie génétique touchant un nombre significatif d’individus, elle nécessite une prise en charge adaptée et un suivi médical rigoureux. C’est dans ce cadre que s’inscrit l’initiative portée par cette organisation non gouvernementale, visant à renforcer la sensibilisation au sein des familles concernées.
« Cette initiative mérite d’être saluée, car elle contribue à informer la population sur cette pathologie et rappelle que l’État a mis en place des dispositifs destinés à assurer sa prise en charge. Cette maladie héréditaire engendre des conséquences graves, notamment un risque accru de mortalité ainsi que des coûts considérables », souligne le Dr Fabrice Ovily, médecin généraliste à l’hôpital régional de N’tchengue.
La situation actuelle suscite une vive préoccupation en raison de l’augmentation notable de l’incidence de la drépanocytose. Néanmoins, les ressources nécessaires pour assurer la prise en charge des enfants atteints sont disponibles, comme le souligne le Dr Fabrice Ovily.
Les assises de l’Ogooué-Maritime consacrées à la drépanocytose, sous le thème « Vivre avec la drépanocytose : comprendre, accepter et agir », visent à sensibiliser le grand public sur cette pathologie, ses origines, ses manifestations cliniques ainsi que ses répercussions. Une attention particulière est portée sur l’importance du dépistage néonatal et précoce afin d’optimiser la gestion thérapeutique et de prévenir les complications associées.
Il apparaît aujourd’hui essentiel que les individus choisissent leur partenaire en toute connaissance de cause avant la conception d’un enfant et réalisent un test d’électrophorèse. À défaut, ils s’exposent au risque d’avoir un enfant atteint de drépanocytose, ce qui engendre des coûts substantiels liés à sa prise en charge, conclut-il.
Jean-Jacques Rovaria Djodji
