Les responsables des Trésors publics des six pays membres de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) ont entamé mardi à Libreville les travaux de la 14ème session du Cadre permanent de concertation des Trésors Publics de la CEMAC (CPC-TP CEMAC) pour réfléchir sur la pérennité du marché des valeurs du trésor de la CEMAC qui semble s’essouffler.
Le thème central de la rencontre de Libreville porte d’ailleurs sur les » Réformes fiscales et pérennité du marché des valeurs du trésor de la CEMAC« .
Le Cadre permanent de concertation des Trésors Publics de la CEMAC est justement une plateforme de concertation mise en place par la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC) dont le but d’offrir aux experts des finances publiques de la sous-région un cadre de réflexion sur l’économie des pays membres.

C’est le ministre d’Etat du Gabon, ministre de l’Economie, des Finances, de la Dette et des Participations, chargé de la lutte contre la vie chère, Henri-Claude Oyima qui a ouvert les travaux. C’était en présence du Directeur national de la BEAC, Rodrigue Bissielou et de Luther Steeven Abouna Yangui, Directeur Général de la Comptabilité Publique et du Trésor du Gabon.
Durant quatre jours, les experts des finances publiques de la sous-région vont plancher sur les réformes fiscales et la pérennité du marché des valeurs du Trésor, un enjeu central pour la stabilité financière et le financement des économies de la CEMAC.
Face à l’essoufflement du marché des titres publics, marqué par une baisse de la participation, une hausse des coûts d’émission ainsi qu’une forte concentration des engagements, les travaux visent à proposer des solutions innovantes.
Selon un expert gabonais, les axes prioritaires au centre des travaux de Libreville incluent l’élargissement de l’assiette fiscale, la modernisation des dispositifs de collecte, la consolidation du marché secondaire, l’harmonisation fiscale régionale et l’optimisation de la gestion de la dette souveraine.
M. Abouna Yangui en saluant l’engagement des plus hautes autorités, notamment du Président de la République, Chef de l’État et Chef du Gouvernement, Brice Clotaire Oligui Nguema, a appelé à une mobilisation collective pour bâtir un avenir financier plus solide et inclusif au sein de la CEMAC.
« Des réflexions doivent être menées pour donner plus de marge au système financier de la CEMAC et de lutter contre le recours systématique important vis-à-vis de l’extérieur », a recommandé Henri Claude Oyima dans son discours d’ouverture en plaidant en faveur d’un système financier robuste capable de financer le secteur privé et les Etats membres de la CEMAC.
Mercredi, les participants ont notamment exploré la diversification de la base des investisseurs du marché des valeurs du Trésor, avec un accent particulier sur l’attractivité des investisseurs non-résidents comme levier stratégique pour la CEMAC.

Les retours d’expériences enrichissants de Standard Chartered Bank Cameroun et QANTARA Asset Management ont apporté un éclairage précieux sur les meilleures pratiques internationales.
Par ailleurs, l’examen du cadre réglementaire et des dispositifs opérationnels relatifs aux activités financières entre la CEMAC et les entités non-résidentes a permis de dresser un état des lieux complet et d’identifier des perspectives d’amélioration prometteuses.
Le rendez-vous de Libreville qui prend fin ce jeudi formulera des recommandations concrètes afin de renforcer la résilience économique de la sous-région et de redonner un souffle nouveau au marché des valeurs du Trésor.
Les six pays membres de la CEMAC dont la monnaie commune est le FCFA (XAF) sont le Cameroun, la Centrafrique, le Congo (Brazzaville), le Gabon, la Guinée Equatoriale et le Tchad.
Carl Nsitou
