Lors d’une audience foraine au Tribunal de première instance de Mouila , Aristide Koumba, ancien Préfet du département de Ndolou, à Mandji, près de Mouila, province de la Ngounié (sud), a été déclaré coupable de complicité de détention arbitraire. Il écope d’une peine de deux ans de prison avec sursis et une amende d’un million de francs CFA. Cette décision fait suite à l’affaire qui l’opposait à Marie-Louise Bibounga, qui avait dénoncé l’occupation illégale de son stade de football par les autorités locales.
Marie-Louise Bibounga, s’étant opposée à cette occupation, a été arrêtée et placée en détention pendant trois jours, où elle aurait subi des sévices. Malgré ses démarches auprès d’Aristide Koumba, alors Préfet, pour réclamer 600 000 francs CFA pour la location de son espace, ses demandes ont été ignorées.
Au lieu de cela, elle a été victime d’une répression violente, l’autorité locale ayant choisi d’agir par la force plutôt que d’écouter les revendications de la plaignante, a-t-on appris.


Suite à cette expérience traumatisante, Marie-Louise Bibounga a consulté un médecin psychologue, qui a établi un diagnostic préoccupant pour sa santé mentale. Face à cette situation, le ministère public a demandé une requalification des faits.
« En réalité, il ne s’agit pas de complicité de détention arbitraire, mais d’arrestation arbitraire et répression. Vous le condamnerez à deux ans d’emprisonnement et à un million de francs CFA d’amende », a déclaré Elvis Rodrigue Békalé Minko, Procureur de la République.
Le tribunal, tenant compte de l’absence de constitution des parties civiles de Marie-Louise Bibounga, a finalement reconnu l’ancien Préfet coupable d’arrestation arbitraire. Il a été condamné à deux ans de prison avec sursis, ainsi qu’à une amende d’un million de francs CFA.
Cette affaire soulève des questions importantes sur les droits de l’homme et la protection des citoyens contre les abus de pouvoir. La décision du tribunal pourrait encourager d’autres victimes de détention arbitraire à faire entendre leur voix et à rechercher justice.
Féeodora Madiba et Tryphène Lembah
