Après la suspension des missions, Oyima tape dans le portemonnaie des anciens du régime

Dans une note officielle, Henri Claude Oyima, le super ministre du gouvernement gabonais a annoncé la suspension immédiate du traitement et du paiement des baux administratifs. En français facile, le gouvernement ne paiera plus jusqu’à nouvel ordre les dépenses publiques liées à la location par l’Etat, auprès des privés, des bâtiments pour loger ses administrations.

Henri Claude Oyima évoque une explosion préoccupante des dépenses qui ont rapidement progressé de 6, 6 milliards de FCFA en 2013 à plus de 25 milliards FCFA en 2025, soit une augmentation exponentielle qui pèse lourdement sur les finances publiques.

Cette situation a également contribué à l’accumulation d’une dette estimée à plus de 67 milliards FCFA, en y intégrant les arriérés de paiement.

Selon la note citée par plusieurs médias dont Gabon infos, plusieurs raisons expliquent cette dérive : la création de nouvelles entités administratives ; l’absence de financement pour la réhabilitation des bâtiments existants ; le manque de constructions neuves ; la démolition de la Cité de la Démocratie, ancien siège de plusieurs institutions internationales ; et une gestion jugée peu rigoureuse des ressources affectées à ce poste de dépense.

Coup dur

Le gouvernement promet un audit complet. L’objectif est d’assainir la gestion des ressources publiques, dans un contexte marqué par un effort de rationalisation des finances de l’État.

« Les différents services concernés sont appelés à respecter scrupuleusement cette directive, dans l’intérêt de la transparence et de la soutenabilité des finances publiques », insiste la note.

Cette mesure est un coup dur pour les promoteurs immobiliers qui font louer leurs immeubles privés à l’Etat. Beaucoup sont d’anciens barons du régime défunt qui fructifiait ainsi leurs investissements privés.

Sous Ali Bongo Ondimba, une décision similaire avait été annoncé mais le dossier avait fait flop. L’Etat gabonais est l’un des plus grands locataires dans son propre territoire. A Libreville même les mairies sont des locataires. Plusieurs ministères y compris celui des Affaires étrangères sont hébergés par des privés.

Il y a quelques jours Henri Claude Oyima, Ministre d’Etat, ministre de l’Économie, des Finances et des Participations, de la dette et de la lutte contre la vie chère a décidé de suspendre les missions et formations à l’étranger pour le compte de son ministère.

Ce banquier réputé a été appelé au gouvernement pour imposer la rigueur dans la collecte des recettes de l’Etat et discipliner les dépenses publiques.  

Carl Nsitou

2 thoughts on “Après la suspension des missions, Oyima tape dans le portemonnaie des anciens du régime

  1. Parler de “suspensions” reviendrait à reconnaître, même inconsciemment, une réalité aussi troublante qu’immorale : celle d’un État captif depuis des décennies, où d’anciens dirigeants font louer à l’État et aux collectivités les bâtiments publics qu’ils détiennent eux-mêmes, se présentant pourtant comme les “dignes représentants” du peuple.

    Ce sont les mêmes qui, les premiers, se lamentent du déclin du pays, tout en piétinant sa jeunesse, en méprisant son économie, en broyant ses travailleurs. Toujours plaignants, toujours accusateurs, ils ont orchestré le chaos tout en s’enrichissant sans scrupules.

    Une analyse plus poussée révèle leur totale ignorance des fondamentaux économiques, habilement dissimulée derrière des vitrines opaques. Ce système, fondé sur un pillage méthodique, s’est transmis de génération en génération, en toute impunité, comme un héritage honteux.

    Aujourd’hui, les voilà qui quittent le navire avec cynisme, prétendant incarner un espoir qu’ils ont eux-mêmes détruit. La jeunesse, qu’ils ont longtemps asservie, voit enfin tomber les masques.

    Ces figures sont devenues les démons d’une nation paralysée, verrouillant l’accès au mérite à travers un système de confiscation des résultats — d’où l’insulte amère et tristement célèbre : “bête comme un Gabonais”. Et cela continue, sous les yeux d’un peuple désabusé, à travers des concours biaisés et des résultats truqués.

    La décision de suspendre ce pillage systémique marque-t-elle enfin une rupture ? Ou n’est-ce qu’un effet d’annonce de plus ? Car ces biens spoliés appartiennent légitimement à l’État gabonais. Pourtant, ils ont été détournés par les premiers responsables d’un parti unique grimé en démocratie, qui a imposé des décennies de régression nationale.

    Il est temps que ces profiteurs cèdent la place aux véritables bâtisseurs. Ils ont été grassement récompensés, malgré eux, par un État qu’ils n’ont cessé d’affaiblir. En retour, ils n’ont créé ni richesses durables, ni emplois ; tout juste ont-ils attiré quelques investisseurs étrangers, récupérant dans l’ombre leurs commissions de courtisans.

    Mais pouvait-il en être autrement ? La culture des affaires s’apprend. Elle ne s’improvise pas par décret politique.

    Comment s’en sortir avec de tels fossoyeurs du destin national, qui misent sur l’ésotérisme et l’opacité pour tuer dans l’œuf toute souveraineté ? Comment tolérer de telles dérives sans qu’aucun compte ne soit jamais exigé ?

    Le peuple gabonais n’est ni apaisé ni dupe. Il observe. Il juge.

    Il ne reste plus qu’à souhaiter bon courage à ceux qui, malgré les tempêtes, s’engagent à redresser ce pays. Car l’heure est venue de restaurer sa dignité.

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