PDG : Blaise Louembé lance une revue des troupes démotivées par la perte du pouvoir et des prébendes

Les élections législatives et locales en ligne de mire, Blaise Louembé, président du Parti démocratique gabonais (PDG, ancien parti au pouvoir durant 56 ans) a lancé jeudi par Lambaréné une tournée nationale pour remobiliser la base fragilisée par les démissions massives de ses cadres à la recherche d’un nouveau positionnement dans l’appareil d’Etat.

Dans la ville du Grand Blanc, Blaise Louembé et sa délégation ont tenu un meeting en salle. C’était dans la salle de fête de l’hôtel Le Refuge.

Les « camarades » ont pour la circonstance revêtu les boubous aux couleurs et logo du parti ainsi que l’effigie de son président fondateur, Omar Bongo Ondimba.

Ce vendredi Blaise Louembé pose ses valises à Mouila, capitale provinciale de la Ngounié. La rencontre avec ses militants est prévue dans l’hôtel Lac Bleu.

Le choix des hôtels pour les rencontres militantes durant cette descente sur le terrain tranche avec la ferveur et les pratiques d’antan. Durant sa splendeur de parti au pouvoir, les tournées du genre s’effectuait en avion, avec mobilisation des troupes à l’aéroport et occupation des lieux publics pour les meetings populaires.

Démission en cascade

Le PDG reste certes dans « L’R DU TEMPS » + slogan de résilience + la réalité est cependant difficile pour le parti de masse.

Les démissions de ses cadres se multiplient. Presque tous ses ténors de la province du Woleu Ntem (nord) ont annoncé une démission collective. Ce vendredi, Paul Biyoghe Mba, l’homme qui a pris le contrôle du parti après le coup d’Etat du 30 août 2023, pourrait annoncer sa démission et quitter définitivement le navire.

 Les rumeurs annoncent une démission collective très prochaine de plusieurs cadres de la Nyanga et la liste n’est pas loin de s’arrêter là.

Vieux de 57 ans, le parti créé par Omar Bongo Ondimba le 12 mars 1968 amorce un tournant très difficile. Plus dur qu’en 1990 où le parti vilipendé et diabolisé pendant la conférence nationale s’est maintenu au pouvoir.

Sa perte du pouvoir après le coup d’Etat perpétré par Brice Clotaire Oligui Nguema semble avoir donné un coup dur à cette formation politique qui voit chuter un à un tous les symboles de sa superpuissance d’hier.

Incertitude

En 2025, pour la première fois le PDG n’avait pas eu un candidat à une élection présidentielle depuis sa création. Blaise Louembé est le premier président du parti qui ne porte pas le nom de Bongo. Le Trésor public échappe au contrôle du parti, larmée également sans oublier le ministère de l’Intérieur ainsi que la Cour constitutionnelle. Toutes ces administrations et institutions étaient les remparts pour la confiscation du pouvoir à tout prix.

En 2025, le PDG ira aux urnes lors des législatives couplées aux locales, pour la première fois, dans l’incertitude et la peur de perdre. Le rouleau compresseur risque de se retour contre son maître.

Carl Nsitou

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