Une enquête de la Direction générale de la prévention du VIH/SIDA (DGPS) révèle que 1 844 jeunes gabonais, âgés de 15 à 24 ans, sont infectés par le VIH/Sida en 2025. Cette donnée inquiétante met en lumière une vulnérabilité persistante des adolescents face à cette pandémie silencieuse. Les filles restent les plus exposées avec 1 010 cas enregistrés, contre 834 chez les garçons.
Chez les adolescents âgés de 15 à 19 ans, la prévalence du VIH est légèrement plus élevée chez les filles (1,5%) que chez les garçons (1,3%), illustrant une tendance déjà observée dans plusieurs pays d’Afrique subsaharienne. Ce déséquilibre s’explique notamment par des facteurs sociaux, économiques et comportementaux qui exposent davantage les jeunes filles.
L’enquête révèle également un manque criant de connaissances précises sur la maladie dans la tranche d’âge indiquée. Seulement 31 % des filles et 34 % des garçons affirment bien connaître le VIH/Sida, ses modes de transmission et les moyens de prévention. Cette méconnaissance constitue un obstacle majeur à l’efficacité des efforts de lutte contre la propagation du virus chez les jeunes.

L’absence de dialogue dans les familles, la persistance des tabous, le déficit de formation des encadreurs scolaires et la banalisation du risque sont autant de freins à la prise de conscience collective. La situation appelle à une réponse plus structurée, intégrée et continue, au-delà des campagnes ponctuelles.
Entre 2024 et 2025, le nombre de jeunes âgés de 15 à 24 ans vivant avec le VIH/Sida au Gabon est passé d’environ 1 560 à 1 844, soit une hausse de près de 18 %. Chez les 15-19 ans, la prévalence est de 1,5 % chez les filles et 1,3 % chez les garçons. Ces chiffres révèlent une aggravation de la situation en un an, avec une féminisation persistante de l’épidémie et une vulnérabilité accrue des adolescentes.
La campagne de sensibilisation lancée par la DGPS vise à renforcer l’information sur la prévention et à encourager des comportements responsables dans les milieux scolaires. Mais les résultats soulignent encore les lacunes à combler, notamment dans l’éducation sexuelle et sanitaire des adolescents.
Alph’-Whilem Eslie et Christina Thélin Ondo
