Les footballeurs de l’Union Sportive de Bitam (USB), Club du championnat d’élite gabonais, basée dans la ville frontalière de Bitam (Guinée Equatoriale et Cameroun), dans l’extrême nord du Gabon, ont décidé de ne plus s’entraîner, donc de poursuivre le National foot, en vue d’exprimer leur ras-le-bol face à l’inaction de la Direction du Club qui n’a pas versé de salaire aux joueurs depuis 3 mois.
« No money, No Football », c’est le slogan fort, devenu le symbole de protestation des joueurs de l’USB, dans une espèce de cri de détresse qui traduit l’exaspération des joueurs, dont les espoirs de régularisation salariale ont été maintes fois déçus par la Direction du Club, a-t-on appris.
Ce mardi 25 février, les joueurs de l’USB ont donc décidé de rendre les tenues d’entraînement au club, dans une scène qui a été captée et abondamment relatée sur les réseaux sociaux. Frustrés par plus de trois mois sans salaire, ces derniers donc ont choisi de ne plus s’entraîner et de ne plus honorer les sorties de l’USB dans la Championnat d’élite de football.
Les footballeurs de l’USB ont fait preuve d’une grande solidarité dans leur démarche. Ils ont exprimé, à travers ce geste, leur lassitude face à des promesses non tenues. Leurs actions soulignent une réalité difficile à ignorer : la fragilité du sport professionnel en Afrique, particulièrement au Gabon où les clubs vivent grâce à la subvention de l’Etat.
Selon les sources généralement bien renseignées, la situation serait particulière à l’Union sportive de Bitam, alors même que l’Etat aurait honoré ses engagements financiers pour le déroulement régulièrement du National foot 1ère division grâce à fonds issus de la RSE (responsabilité sociétale des entreprises) des sociétés pétrolières.
L’Union Sportive de Bitam a longtemps incarné l’élite du football gabonais. Elle est l’un des Clubs les plus titrés du Gabon, trois fois champions du pays et trois fois vainqueurs de la Coupe du Gabon interclubs. Cependant, la situation actuelle de ses joueurs met en lumière les défis financiers auxquels le club est confronté. Sa gestion financière semble aujourd’hui fragiliser son avenir et son statut de grande équipe du pays.
Dans l’attente du démarrage de la phase retour du National foot, l’Union Sportive de Bitam est neuvième au classement, avec 15 points, sur 13 équipes participantes. Mangasport, Club sponsorisé par la Compagnie minière de l’Ogooué (COMILOG), un des cadors du championnat gabonais, est leader avec 30 points.
M.- O. Mignonne et Nkili Akieme
