»Plus jamais ça ! » scandaient les agents classés dans la catégorie de la main-d’œuvre non permanente de l’Ogooué-Maritime (MONP-OM) qui ont entamé un piquet de grève. Ce mouvement faut suite à leur dernier mouvement d’humeur du 6 janvier dernier qui a accouché d’une souris. Assis en face du gouvernorat de province à Port-Gentil, ils ont décidé de ne plus lâcher du lest suite au regard des négociations qui n’aboutissent pas.
« Nos revendications n’ont toujours pas trouvé satisfaction auprès de nos autorités. Nous revendiquons l’harmonisation de nos salaires, le basculement à la fonction publique et l’apurement de la dette CNSS », précise Annick Nzaboussa Koumassi -Mavioga, représentante du collectif de la MONP-OM.
Comme revendications, les agents de la MONP-OM réclament de l’État ; l’intégration à la fonction publique pour le personnel encore en âge, les augmentations de salaire et l’apurement total des cotisations sociales auprès de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS).
‹‹Moi on me coupe la CNSS depuis 12 ans et jusqu’au point ou cette part n’a jamais été reversée. Nous sommes marginalisés parmi les agents de l’État. Oligui Nguema, dans ce groupe il y a tes collègues du lycée d’État de Port-Gentil, il y a tes sœurs qui ont joué aux billes avec toi. On voudrait que notre situation change », réclame Annick Nzaboussa Koumassi -Mavioga.
Cumulant plus de 12 ans, 15 ans et plusieurs 20 ans de loyaux services au sein des administrations déconcentrées de la huitième province du Gabon, ces pères et ces mères de famille disent craindre pour leur retraite vue que plusieurs de leurs anciens collègues n’en ont jamais bénéficié.
« Au niveau de l’Ogooué-Maritime il y a des administrations où les chefs ont menacé les agents de ne pas faire grève. Nous sommes plus de 200 agents dans la province concernés par cette situation », indique la représentante du collectif de la MONP-OM.
Avec un Salaire minimum interprofessionnel garanti (Smig) qui n’atteint même pas les 150 000 FCFA pour certains, avec des primes de logements de 18 000 FCFA et une prime de transport à 35 000 FCFA, la vie de ces agents, c’est à la croix et la bannière. Difficile pour eux de payer les études de leurs enfants, de se nourrir correctement, de se soigner, de se vêtir, etc… Dans cette situation de précarité beaucoup ont laissé leur vie.
« Nous avons également des enfants qui ont eu des bacs et qui voudraient aussi sortir du pays, mais on ne peut pas avec des salaires de 153 000 FCFA ou 144 000 FCFA pour certains. Nos enfants traînent à l’UOB obligé parce que même une école supérieure à Libreville on ne peut pas payer », regrette le collectif de la main-d’œuvre non permanente de l’Ogooué-Maritime (MONP-OM).
Pour eux, même s’ils faillent laisser leur vie, il reste que ce mouvement sera maintenu jusqu’à satisfaction totale de leurs revendications.
« Jusque là nos revendications n’ont pas trouvé un échos favorable. Nous demandons que ce qui nous ait dû. Comment comprendre qu’au Gabon d’Oligui Nguema les gens soient payés à 150 000 FCFA y compris avec les primes et la base? La main-d’œuvre est diplômée et qualifiée, mais comment faire avec des salaires misérables ? », se demande la représentante de la santé au sein de la MONP-OM Josiane Modoungou.
Jean-Jacques Rovaria Djodji
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