La présidente de la plateforme associative « Le Salon de la Femme », Sidonie Flore Ouwé, a organisé récemment une conférence débat sur le thème crucial du management associatif, intitulée : « Comment fédérer les compétences au sein d’une association ? » Cette rencontre, qui s’est tenue dans la commune d’Akanda, a attiré un large public, particulièrement composé de femmes intéressées par le développement de leurs structures associatives et la gestion collective.
Au cours des échanges, Mme Ouwé a partagé son inquiétude face à un phénomène qui touche de nombreuses associations : leur disparition rapide après leur création. « Malgré la multiplication des associations, nombreuses sont celles qui disparaissent au bout de quelques mois. Pourquoi ? Parce que les membres ne comprennent pas la vision qui les unit », a expliqué Mme Ouwé. Ancienne procureur de la République, Sidonie Flore Ouwé a ajouté que le manque d’engagement et la confusion entre leadership et suivisme sont des facteurs déterminants dans l’échec de ces initiatives. « Une association, c’est avant tout un rassemblement d’individus partageant une même vision, prêts à collaborer pour matérialiser cette vision », a-t-elle précisé.
Pour enrichir les discussions, deux experts venus du Congo ont animé des sessions sur des sujets essentiels comme la mobilisation des ressources, la gestion financière et la planification stratégique. Ninos E. Ngouama, coach pluridisciplinaire et intervenant principal, a abordé la question de la crise de leadership dans les associations. Selon lui, de nombreuses personnes rejoignent des associations sans comprendre les principes de collaboration, souvent dans un esprit individualiste. « Il faut développer l’esprit du partenariat et de l’intégration. Une association est un lieu où chacun doit apporter sa contribution, plutôt que de simplement attendre de recevoir », a-t-il affirmé. Il a également insisté sur l’importance de l’anticipation dans la gestion associative, soulignant que la vie associative est encore mal comprise en Afrique.
Les participantes à la conférence ont souligné l’importance de telles rencontres pour leur développement personnel et professionnel. « Depuis que je participe aux conférences, j’ai appris à m’affirmer davantage dans mon milieu professionnel et à comprendre l’importance de l’unité et de l’engagement dans une association », a exulté Gilbert Ngnyngone, esthéticienne de formation et fidèle participante des événements du Salon de la Femme. Pour Francine Mindila, secrétaire générale adjointe du Salon de la Femme, l’événement a été particulièrement enrichissant. « Les apports des experts congolais ont été précieux, notamment sur la gestion de la culture associative. Beaucoup d’associations manquent de formation, et ces conférences viennent combler ce vide », a-t-elle indiqué. Elle a également souligné que cette initiative permet aux membres de renforcer leur capacité à collaborer et à développer des compétences nécessaires pour faire perdurer les associations.
Sidonie Flore Ouwé initiatrice de cette conférence a insisté sur la nécessité de maintenir des formations régulières au sein des associations, car « la formation est souvent négligée, mais elle est essentielle pour assurer la pérennité d’une association. » Les dirigeants d’associations doivent savoir créer un environnement propice à l’épanouissement de tous les membres, en favorisant la prise d’initiative et la participation active », a-t-elle insisté. Sidonie Flore Ouwé a souligné que l’objectif de cet événement était de créer un réseau solide entre les femmes et de promouvoir un modèle de gestion plus participatif et plus inclusif dans les associations. « Il est essentiel que chacun comprenne son rôle dans la réalisation des objectifs de l’association. Cela passe par une prise de conscience collective et par une formation continue », a-t-elle conclu.
La conférence a offert aux participantes des outils pratiques pour fédérer les compétences au sein de leurs associations et renforcer ainsi leur impact social. Grâce à des échanges fructueux et à l’expertise partagée, les participantes sont reparties avec une meilleure compréhension des défis et des solutions possibles pour garantir la pérennité de leurs projets associatifs.
Betines Makosso
