Louis Gaston Mayila était l’une des principales figures politiques du Gabon ces 50 dernières années. En 1974, il quitte son travail dans le pétrole chez Shell Gabon pour le poste de conseiller personnel d’Omar Bongo. Il n’a que 27 ans. Un an plus tard, il devient Directeur de cabinet du chef de l’Etat.
Son ascension politique est fulgurante. Il est nommé plusieurs fois ministre. Lorsque que vint la conférence nationale de 1990, il est parmi la jeune garde qui entoure Omar Bongo vilipendé par la classe politique. Leurs chemins se séparent en 1992. Mayila démissionne de l’entourage de Bongo. Devenu opposant, il fonde le Parti de l’unité du peuple (PUP).
Omar Bongo qui apprécie le courage et le franc parler de cet avocat d’affaires ne le lâche pas. Il le rappelle à ses côtés et lui confie le ministère de l’Intérieur en 1995. Il a aussi occupé les fonctions de Vice-Premier ministre.
Tacticien Mayila laisse avaler le PUP par le Parti démocratique gabonais (PDG). Mais l’alliance ne fonctionne pas trop bien. Mayila avec sa « longue bouche » se sent étouffé. Il opère une pirouette et créé l’Union pour une nouvelle République (UPNR) la machine qu’il dirigera jusqu’à sa mort le 4 février 2025 à Berck sur mer dans le Pas de calais (nord de la France).
A la mort d’Omar Bongo, Mayila ne soutient pas son fils Ali Bongo. En 2009, Il bat campagne pour Pierre Mamboundou à l’époque opposant historique puis pour Jean Ping en 2016.
Harangueur des foules, Louis Gaston Mayila n’a cependant jamais été candidat à une élection présidentielle. Il s’est investi dans les affaires. La majorité de ses investissements sont en ruine.
Adept du bwiti il laisse aux gabonais l’expression « Misu bala » qui signifie « ouvrez les yeux ».
Yves Laurent Goma