Le Syndicat des pharmaciens du Gabon (SYPHARGA) a déposé le 25 octobre dernier un préavis de suspension de fourniture des médicaments à tous les assurés de la Caisse nationale d’assurance maladie et de garantie sociale (CNAMGS) dès le 12 novembre prochain soit 4 jours avant le référendum constitutionnel du 16 novembre.
Le SYPHARGA exige l’apurement des arriérées de dette de la CNAMGS auprès des officines de ses adhérents.
« C’est avec regret que nous vous déposons ce préavis de suspension des prestations, jusqu’à apurement des arriérés, qui prend effet à compter du mardi 12 novembre 2024 », ont écrit les pharmaciens dans le préavis adressé à la Directrice générale de la CNAMGS, Audrey Chambrier Voua.
« Le motif de ce préavis est la mauvaise qualité de règlement de la CNAMGS. Celle-ci n’est pas une actualité mais le niveau de sa dégradation actuelle est inédite et porte, plus que jamais, préjudice à la viabilité des structures prestataires », justifient les pharmaciens.
« La profession a toujours travaillé à préserver le droit fondamental des populations à pouvoir se soigner. De par votre expérience, vous connaissez très bien les propositions que nous n’avons eu de cesse de recommander. Nous attendons impatiemment, la mise en œuvre des plus pertinentes d’entre-elles, pour le bien de toutes les parties », urgent-ils.
Le syndicat pointe une incapacité de la CNAMGS à respecter toutes les modalités de règlement, convenues avec les prestataires. Ceci prouve à suffisance, selon lui, l’urgence de revoir définitivement et durablement le fonctionnement de la CNAMGS.
« A ce jour, les patients n’ont pas de garantie d’accès aux soins de qualité de façon optimale, les entreprises du secteur santé sont en cessation de paiement et la Caisse dans l’impossibilité de remplir ses obligations », déplore le SYPHARGA.
« La présente démarche ne vise pas, comme à l’accoutumée, une simple réduction de la dette. Vu le contexte dans lequel notre pays évolue désormais, nous souhaitons que la caisse respecte, ses engagements contractuels, avec un règlement mensuel régulier tous les 30 jours maximums après le dépôt de la facture », recommande-t-il.
Le SYPHARGA suggère le paiement dans les meilleurs délais de plus de 60% de la dette dont la somme totale n’est pas connue.
La CNAMGS n’a pas encore publiquement réagi suite à ce préavis. La poussée de colère du SYPHARGA n’est pas nouveau. Toutes les menaces antérieures de suspension des prestations se soldent toujours par le règlement partiel ou total de la dette. Les pharmaciens exigent cette fois-ci un assainissement des procédures et modalités de paiement pour éviter les mêmes récriminations.
Les pharmaciens suggèrent aussi l’informatisation des prestations de la CNAMGS pour réduire l’usage massif du papier et les possibles fraudes à tous les niveaux.
Marie Dorothée