Complexe Raymond Boukat de Mindoubé 2, recrute 11 enseignants de Maths et d’Anglais

Les enseignants vacataires à recruter seront entièrement pris en charge et rémunérés par les parents d’élèves du Complexe Raymond Boukat de Mindoubé 2, un des plus grands établissements scolaires secondaire de cycle complet, situé dans le 5^ème arrondissement de Libreville. L’Association des parents d’élèves (APE) de cette école a émis un appel à contribution à l’endroit de tous les parents des enfants scolarisés dans cette école, a-t-on appris.

Selon des informations concordantes recueillies auprès de nombreux parents d’élèves du Complexe Raymond Boukat de Mindoubé 2, s’exprimant sous couvert de l’anonymat, il a été demandé à chacun des parents d’élèves de contribuer à hauteur de trois mille cinq cent (3500) Francs CFA.

« Après les frais de l’APE qui conditionnaient la réinscription des enfants dans cette école et les listes des fournitures et autres ouvrages que les enseignants n’arrêtent pas de demander à ce jour, voici maintenant qu’ils nous faut nous-mêmes recruter et payer des enseignants, si nous voulons voir nos enfants êtres instruits dans certaines disciplines scientifiques, dans une école de l’Etat s’il vous plait », a confié dépité Nathan O., parent d’une élève inscrite en 4^ème au CES Raymond Boukat de Mindoubé 2.

D’autres indiscrétions glanées sur place, aussi bien auprès des élèves, de leurs parents, que des enseignants, indiquent que depuis l’ouverture de l’année scolaire 2024-2025 en cours, de nombreuses salles de classes, des classes d’examen notamment, n’ont jamais fait le moindre cours de maths, de science physique ou d’anglais, faute d’enseignants.

« Dans la classe de mon fils, il n’y a ni prof de maths, ni prof d’anglais depuis la rentrée. Comme il doit passer le BEPC, j’ai dû anticiper en lui prenant des répétiteurs dans ces deux disciplines, déjà que l’année dernière non plus, le prof de maths a longtemps fait défaut, presque tout le premier trimestre, dans la classe où il était inscrit en 4^ème. », a déclaré très remontée Chantal O.

Le Complexe Raymond Boukat, établissement secondaire à cycle complet, allant de la 6^ème en terminale, est l’un des plus populeux du Grand Libreville, qui ne devrait pas compter moins de cinq mille (5000) élèves. En se basant simplement sur une moyenne de deux mille (2000) élèves, c’est une bagatelle de sept millions (7 000 000) de Francs CFA que s’apprête à collecter la cagnotte de l’APE de cette école. Autrement dit une vraie fortune.

« Dire qu’on n’a pas arrêté de nous bassiner les oreilles sur la gratuité de la scolarité en république gabonaise, alors même qu’en réalité quasiment rien est gratuit. Nous payons tout et pour le cas échéant, nous n’avons pas le choix ici à Raymond Boukat que de répondre à l’appel de l’APE, si nous voulons que nos enfants apprennent dans toutes les disciplines. Mais sincèrement c’est enrageant », a fulminé Yasmine T. mère d’une élève en classe de seconde.

« On nous a pourtant dit qu’on a recruté 900 enseignants cette année. Alors qu’on croyait que le problème de déficit en enseignants serait pour le moins résolu, c’est tout le contraire. Nous avons le sentiment qu’il s’est même aggravé », croit savoir Marc L. qui dit considérer tous les propos évoquant la gratuité scolaire au Gabon comme ‘’une plaisanterie de mauvais goût’’.

Alph’ – Whilem Eslie