Burundi / Gabon : En taule pour avoir marié un citoyen en kimono

Au Burundi, un responsable administratif, le Conseiller en charge des Affaires administratives et sociales de la commune Rugombo, dans le nord-ouest de ce pays d’Afrique Centrale et des Grands Lacs, a été arrêté, le lundi 30 septembre, pour avoir célébré le mariage civil d’un homme en tenue de karatéka, dans une salle de réception de Cibitoke, rapporte le site d’informations de nos confères de Rfi.

L’arrestation de Patrick Icoyitungiye qui a marié le couple, devenu célèbre malgré lui, a fait le buzz, sur les réseaux sociaux au Burundi et en Afrique. Pourtant, le mariage s’était passé sans anicroches, jusqu’à ce qu’une photo publiée dans un post sur le réseau X (anciennement Tweeter) ne vienne tout gâcher.

Sur la photo, figure un homme debout, en kimono blanc et ceinture noire, gérant d’une salle des fêtes de son état et passionné par le karaté, devant un responsable administratif en train de le marier à sa fiancée, dans une robe blanche des plus conventionnelles.

Le Délégué spécial adjoint 4 de Port-gentil (écharpe) derrière le marié bwitiste et son épouse © Gabonactu.com

En réaction, le chef du Bureau chargé des affaires politiques et sociales à la présidence burundaise, Jean-Claude Ndenzako Karerwa, ne cache pas sa désapprobation dans un post où il s’en prend à ceux qui ont accepté qu’une telle cérémonie ait lieu.

« Pour moi, ils ont mal agi ! », tranche-t-il, en se demandant « comment les Burundais allaient préserver leur identité culturelle si l’on cautionne des choix vestimentaires aussi inappropriés », s’est-il consterné.

Deux jours plus tard, Patrick Icoyitungiye est arrêté et emprisonné dans un cachot du commissariat de police de Cibitoke où il croupit depuis lors.

Le jeune marié bwitiste de Port-gentil © Gabonactu.com

Une source judiciaire aurait assuré chez nos confrères que « l’ordre de l’arrêter est venu d’en haut ». Depuis, la police locale est dans l’embarras. Elle n’a pas encore trouvé un motif d’inculpation, précise la source, le code civil burundais étant muet sur la tenue des mariés le jour de leur mariage ou sur l’endroit où celui-ci doit être célébré.

Même mutisme dans le code civil gabonais où il est simplement indiqué aux Officiers d’état civil ‘’de célébrer les mariages’’, sans plus, a affirmé Franck Flavien Rébéla, 4ème Délégué spécial de la commune de Port-gentil, qui a marié en août dernier un adepte et pratiquant du rite Bwiti, en tenue des initiés devant une assistance mi-amusée, mi- médusée.

Les images de ce mariage inédit, devenues immédiatement virales sur la toile, n’ont en revanche valu ni interpellation, ni le moindre rappel à l’ordre à l’autorité municipale par sa hiérarchie, a précisé Franck Flavien Rébéla.

Elliott Ana Merveille

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