Agé de 65 ans, Alexandre Barro Chambrier a été nommé ce 17 janvier 2024 aux fonctions de Vice-Premier ministre, ministre de la Planification et de la prospective dans le gouvernement de Raymond Ndong Sima.
Hugues Alexandre Barro Chambrier, désigné également par ses initiales « ABC », est un économiste et homme politique de nationalité gabonaise, né le 25 août 1958 dans le 15e arrondissement de Paris.
Son père, Marcel Eloi Rahandi Chambrier, célèbre médecin pédiatre et homme politique né le 1er décembre 1933 à Glass à Libreville (Gabon) et décédé le 27 novembre 2020 à Libreville. Il est diplômé de l’université de Paris, faculté de médecine. Il est l’arrière- petit-fils du roi Denis dont le nom est Antchuwè Kowè Rapontchombò. Un souverain Mpongwè, né vers 1780. Son nom Rapontchòmbo signifie en langue Mpongwè (on ne lui a pas prêté mais donné)1. Marcel Eloi Chambrier est le premier gabonais à soutenir une thèse de doctorat en médecine 2 et le propriétaire de la toute première clinique privée, portant son nom : Polyclinique Dr Chambrier. Issu d’une famille modeste, il apprit très tôt, grâce à l’éducation rigoureuse de sa mère Amélie Aworet Y Anguillet et à son sens inné de l’effort, à surmonter les difficultés.
Environnement familial
Sa mère, Roselyne Aremon, est née le 6 septembre 1935 et décédée le 1er mars 2012. Elle est kinésithérapeute, formée à l’École de kinésithérapie de Paris
Alexandre Barro Chambrier est le fils aîné et le deuxième d’une fratrie de plusieurs enfants. Il est issu d’une famille très unie3. Bien qu’ayant que six ans, il se souvient ‘‘des années d’emprisonnement politique de son père comme des années particulièrement difficiles pour toute la famille, du fait de son absence. Il dit « avoir le souvenir d’avoir été un enfant plus heureux dès sa libération ».
Études
Il débute l’école primaire, en 1965 et fait tout son cursus à l’école mixte de Libreville. À la rentrée 1970, il intègre le collège de Passy Buzenval à Rueil Malmaison, en région parisienne et fréquente le lycée national Léon M’BA à Libreville. En 1977, Il obtient son baccalauréat en sciences économiques avec « mention bien » au lycée Jean-Jacques Rousseau à Nice. Toutes ses études universitaires se déroulent en France. En 1980, il obtient son diplôme d’études universitaires générales (DEUG) à la faculté des sciences économiques de Nice et poursuit ses études à Paris où il obtient respectivement son diplôme d’études approfondies (DEA) d’études politiques à l’université de Paris IX Dauphine, puis en 1984 un diplôme d’études approfondies d’économie appliquée (DEA), option politique économique à l’Institut d’études politiques de Paris. En 1987, il obtient son doctorat en sciences économiques (nouveau régime) à l’IEP de Paris. Il a pour directeur de thèse4, l’économiste et homme politique français, Raymond Barre5 nommé Premier ministre le 25 août 1976 par le président de Valery Giscard d’Estaing (27 mai 1974- 21mai 1981). Il est agrégé CAMES en sciences économiques, en 19916.
Début de carrière
Conseiller du Premier ministre, chef du département économique et financier et coordonnateur du comité spécial chargé du suivi de l’évolution des programmes économiques et financiers du Gabon, COSCEFIG (1990-1994). Il est membre du comité d’orientation et de pilotage de la réflexion stratégique à long terme (Gabon 2025) ainsi que membre du conseil d’administration de la Caisse nationale de sécurité sociale et de la Caisse nationale de garantie sociale.
Conseiller économique et commercial du ministre du Commerce et du Transfert des Technologies (1988-1989).
Postes ministériels et autres
Ministre des Mines, du Pétrole, des Hydrocarbures (2011-2012)7
Son mandat ministériel est marqué par :
La promotion du bassin sédimentaire gabonais8
L’amélioration du code pétrolier et minier
L’amélioration des contrats de partages de production
La politique de formation mieux ciblée9
Ministre délégué auprès du ministre du Développement, de la Performance publique, de la Prospective et de la Statistique (2009)10
Son passage à ce poste est marqué par la mise en place de mécanismes d’évaluation de la performance des politiques publiques.
Ministre délégué auprès du ministre de l’Économie forestière, des Eaux, de la Pêche et de l’Aquaculture, chargé des Eaux et de la Pêche (28 décembre 2007 – 14 janvier 2009)
Il marque son passage à ce ministère par la mise en place de mécanismes efficients pour la préservation de l’écosystème et le plan d’aménagement des forêts
Ministre délégué auprès du ministre d’État, ministre de l’Économie, des Finances, du Budget et de la Privatisation (janvier 2006 – décembre 2007)
Il s’occupe de :
L’assainissement des finances publiques
La restructuration et la privatisation de structures publiques dans le cadre de la mise en œuvre d’un programme avec le FMI.
Il est Président du conseil d’administration de l’Institut africain d’Informatique (IAI) (Libreville (2006-2007) et Président du Comité d’Orientation d’Afritac.
Ministre Délégué auprès du ministre de l’Économie forestière, des Eaux, de la Pêche et de l’Environnement, chargé de la Protection de la Nature (septembre 2004-décembre 2005)11
Secrétaire d’État auprès du ministre de la Culture, de la Francophonie, de la Jeunesse, des Sports et de l’Éducation populaire (février 1990 – avril 1990).
Carrière internationale
En 1994 il inaugure sa carrière internationale au sein du Fonds monétaire international (FMI) à Washington DC Au sein de l’institution, il occupe respectivement les postes d’administrateur suppléant puis d’administrateur12.
Administrateur suppléant du FMI (1994 – 1998)
Il participe aux réunions du conseil d’administration du FMI : revue des programmes, surveillance, des pays, conception des politiques économiques et financières, conditionnalités, mobilisation des ressources, etc.
Administrateur du FMI (1998-2002)
Il représente 24 pays de l’Afrique subsaharienne dont le Bénin, le Burkina Faso, le Cap-Vert, la Centrafrique, les Comores, le Congo, la Côte d’Ivoire, Djibouti, le Gabon, la Guinée, la Guinée-Bissau, la Guinée équatoriale, Madagascar, le Mali, la Mauritanie, l’île Maurice, le Niger, le Rwanda, São-Tomé et Principe, le Sénégal, le Tchad, le Togo.
À ce poste il est chargé :
De l’appropriation des programmes par les pays
Du renforcement de la collaboration entre le FMI et la Banque Mondiale
Il a contribué à la stratégie pour la réduction de la pauvreté (DSRP)
Il a participé à l’initiative pour l’allègement de la dette de pays très endettés14
Administrateur à l’Institut international pour l’Afrique (2002 -2004) à Washington, DC. L’IIA est un organisme international privé de conseils et d’études de haut niveau visant à promouvoir la croissance économique et la stabilité financière dans les pays en voie de développement et plus particulièrement en Afrique. Il participe à des évaluations stratégiques et des conseils pour aider les gouvernements, les entreprises privées et les institutions financières bilatérales et multilatérales à prendre des décisions appropriées.
Carrière politique
Parti démocratique gabonais (1988-2016)
À l’âge de 30 ans, il adhère au Parti démocratique gabonais (PDG, le parti au pouvoir) et devient membre du comité central de 1989 à 2004. Il intègre le bureau politique en 2007 puis est en mars 2014 membre du comité permanent du bureau politique de la province de l’Estuaire jusqu’en février 2016. Année où il quitte le parti.
Il est élu député du 4ᵉ arrondissement pendant deux législatures: (11ᵉ et 12ᵉ), respectivement élu en décembre 2006 puis réélu en décembre 2011. Il est membre de la commission des finances et est l’initiateur de la loi de facilitation pour la création d’une SARL (société à responsabilité limitée). Il est élu député du 4ᵉ arrondissement pendant deux législatures (11ᵉ et 12ᵉ), respectivement élu en décembre 2006 puis réélu en décembre 2011. Il est membre de la commission des finances et est l’initiateur de la loi de facilitation pour la création d’une SARL15. Une loi qui est promulguée en 2014.
Dès 2012, il devient membre pendant quatre ans du Parlement panafricain16 l’assemblée consultative de l’Union africaine dont le siège est à Midrand en Afrique du Sud (2012-2016).
Divergences d’opinions avec le PDG
Son adhésion au parti au pouvoir est marquée très tôt et épisodiquement par des divergences d’opinions qui se sont soldées en 2016 par une séparation définitive avec le parti. Un « divorce » dû à deux éléments majeurs : d’une part au refus de la démocratie interne dans le parti au pouvoir17, d’autre part à la gouvernance en rapport avec la mauvaise utilisation des ressources publiques18. Neuf autres parlementaires claqueront la porte du PDG19 ainsi que le président de l’Assemblée nationale d’alors, Guy Nzouba Ndama20. Deux mois plus tard, ABC avec deux autres parlementaires officialisent la création du parti RHM : Rassemblement-Héritage et Modernité (actuel RPM21). Alexandre Barro Chambrier rejoint ainsi l’opposition et donne son soutien à Jean Ping, « candidat unique » désigné par l’opposition, lors des élections présidentielles du 27 août 2016.
Alexandre Barro Chambrier est candidat à l’élection présidentielle de 202322. Toutefois, le collectif « Alternance 2023 », qui regroupe les principaux partis d’opposition, choisit de désigner un candidat unique, Albert Ondo Ossa, qui devient le principal candidat de l’opposition face à Ali Bongo. Alexandre Barro Chambrier retire alors sa candidature.
Économie
Alexandre Barro Chambrier, lors d’une interview déclare que le schéma standard qui pourrait tirer l’économie du Gabon de cette mauvaise passe serait tout d’abord de « commencer par nommer des hommes à même d’être honnêtes et de pouvoir gérer les finances publiques en bon père de famille… » Il préconise, entre autres, l’adoption d’un programme de mesures intégrées pour la réduction du chômage des jeunes et des femmes, la mise en œuvre d’une stratégie de promotion des PME-PMI incluant le financement bancaire et le développement du secteur agricole comme levier de l’indépendance économique. Il faudra aussi la mise en œuvre de grands projets structurants à forte intensité de création d’emplois. Sans oublier de corriger les inégalités sociales par une meilleure distribution des richesses nationales et le lancement des programmes visant la lutte contre l’extrême pauvreté, la mobilisation des moyens pour l’amélioration du cadre de vie des populations, le renforcement des mesures en faveur de la famille et la mise en œuvre d’un programme intégré d’accès des populations, à bas prix au logement social, à l’électricité et à l’eau.
Gabonactu.com et Wikipédia