C’est parce que leur mouvement de grève pacifique du 22 novembre dernier n’a pas porté les résultats escomptés, que le collectif des ex-agents d’Impact Environnement Gabon (IEG) sont allés assiéger la base de ladite entreprise spécialisée dans le traitement et la valorisation des déchets pétroliers, afin de réclamer leurs droits légaux après leur licenciement en 2013.
« Le mouvement que nous faisons aujourd’hui est favorisé par la Charte de la transition, qui nous permet de nous exprimer par rapport aux abus que nous subissons depuis plus d’une décennie », a fustigé Joe Stéphane Mbadinga, représentant des ex-agents.
Il y’a dix ans en arrière qu’Addax Petroleum Oil & Gas Gabon (Apogg) résiliait le contrat qui le liait à IEG, en versant par la suite pour dommages-intérêts la bagatelle somme de 2.300.000.000 FCFA à l’entreprise de la famille Tchango. Malheureusement, depuis cette date, les 147 ayants droits licenciés abusivement, n’ont jamais rien perçu de cette transaction financière.
« Nous réclamons le paiement de nos droits légaux, à la suite du licenciement qui avait été effectif en 2013. ça fait dix ans que nous interpellons la personne morale d’IEG qui ne se manifeste pas, en la personne de Gabriel Tchango et son fils Marc Logan Tchango », s’est indigné Joe Mbadinga.
Pensant rentrer en possession de leur dû, ils ont saisi le Tribunal de Mouila qui a compétence dans cette affaire ainsi que celui de la capitale économique, mais en vain.
Pour Joe Mbadinga, « nous avons saisi le Tribunal de Mouila, à chaque fois son avocat fait reporter les audiences. On a également saisi le Tribunal de Port-Gentil qui lui à son tour reporte aussi les audiences. Nous réclamons notre argent ».
Une situation qui a enregistré le décès de plusieurs anciens agents qui ressentaient le besoin de se faire soigner, se nourrir, se loger et se vêtir. Le comble dans cette affaire, indique-t-on, c’est que durant certaines années, les cotisations sociales à la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) n’étaient pas réservées quand bien même le prélèvement s’effectuait dans les salaires des employés. Une situation qui laisserait indifférents Gabriel Tchango et Marc Tchango l’ancien administrateur directeur général.
« Nous avons déjà perdu près de dix collègues qui sont morts par manque d’argent. Et jusqu’à ce jour notre ex-employeur ne réagit pas. Nous avons saisi la CNSS ou nous découvrons que les versements n’étaient pas effectifs, et pourtant ils nous retiraient ça durant des années », fustige le collectif.
Espérant de jour comme de nuit voire leur problème réglé, ils invitent les autorités du Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI) à se saisir du dossier pour la résolution de cette affaire pour leur plus grand bonheur.
« Moi j’ai fait la cellule en 2013 parce qu’avant ils abusaient de leur pouvoir de l’ancien système. Ils abusaient de l’autorité et aujourd’hui nous voulons nos droits. Nous sommes en pleurs, en malheur et en larmes car n’avons toujours pas enlevé le deuil de nos collaborateurs décédés. Nous invitons le Président de la République, le général Brice Clotaire Oligui Nguema, à saisir Gabriel et Marc Tchango, pour qu’ils règlent cette histoire une fois pour toute », a imploré Joe Mbadinga.
Vincent Ranozinault