Après plus de deux mois passés en négociations impliquant les délégués des employés et l’employeur sur le cahier des charges, contenant des points spécifiques liés à la vente d’Assala et à l’application des dispositions de l’arrêté 262, 208 et sur plusieurs autres points tels que les jours de récupération, la situation des agents sur site (confinement) en période Covid, la rétroactivité, les choses semblent ne pas avoir bougées à Assala Gabon SA. Ce blocus se fait également ressentir en ce qui concerne le bonus de séparation, entamé lors de la deuxième réunion qui a accouché d’une souris.
« Nous avons dit au PDG qu’en terme de principes, vous devez avoir prévu quelque chose pour donner aux travailleurs. Pour eux, l’enveloppe rationnelle prévue à cet effet est de 10 millions de dollars, pour le paiement des 36 mois liés au bonus de bonne séparation proposé », indique Sylvain Mayabi Binet , Secrétaire général de l’Organisation nationale des employés du pétrole (ONEP).
Pour ne pas verser dans l’irrationnel les délégués représentés par l’ONEP se sont gardés le droit de faire une contre-proposition, avant de demander à la partie adverse un certain nombre de documents relatifs à l’évolution des dividendes de l’entreprise sur les cinq dernières années.
L’objectif de cette demande des délégués était, de toucher du doigt des affirmations des propriétaires qui avaient clamé haut et fort en pleine réunion, s’être personnellement privés de toucher les dividendes. Il n’en était rien évidemment. Alors, comme contre-proposition une demande d’une enveloppe de 60 millions de dollars avait été mise en avant, par les travailleurs pour satisfaire leur exigence souhaitée. Comme pour se dédouaner, c’est au travers d’un mail qu’Assala a botté en touche, en développant dans celui-ci un certain nombre de points, avant de préciser qu’il juge utile de verser à chaque travailleurs 5,5 millions de francs CFA et que les 60 millions voulus étaient irrationnels.
Pour le personnel, la proposition sur laquelle se base les dirigeants d’Assala est également « irraisonnable ». En effet, dans le préavis de grève déposé par l’ONEP le point focal est le paiement de soixante-dix mois et non les 16-25 mois proposé par l’entreprise.
Pour Sylvain Mayabi Binet « nous notre proposition pour avancer et pour sortir d’une crise c’est de dire, donner seize mois pour ceux ayant moins de 5 ans, et 17.5 pour ceux qui ont 5 ans et plus. Mais en brut, un brut amélioré ».
Séance tenante et surtout avec célérité lors d’une énième réunion, le DG actuel avait accepté cette proposition, l’estimant de « rationnelle ». Cependant, lors d’un second entretien qui avait duré une dizaine de minutes, il était revenu sur ses pas en demandant encore des ajustements. En autant de réunions, les montants fixés par la direction d’Assala Gabon SA, n’ont pas bougé d’un pousse. Ce qui n’a de cesse d’irriter les travailleurs, qui campent sur leur proposition.
« Si vous réitérez la proposition figée à deux reprises, c’est que vous ne voulez plus avancer. Nous constatons tous ensemble que y’a blocage et nous ne voyons pas comment avancer avec quelqu’un qui ne veut pas avancer », déplore l’ONEP.
C’est ainsi, qu’à la majorité des voix ils ont décidé du dépôt du préavis de grève, tout en précisant que le service minimum sera assuré.
Vincent Ranozinault