À trois mois de la fin du Contrat d’exploitation et de partage de production (CEPP) à Dinonga-Iroundou (province de l’Ogooué-Maritime), liant l’Etat gabonais à la société Addax petroleum oil & gas Gabon (APOGG), la tension a atteint son paroxysme. C’est fort de cela, qu’une Assemblée générale a été organisée, le mardi 7 novembre dernier à Port-Gentil, entre les délégués du personnel de cette boîte et leur syndicat majoritaire l’Organisation nationale des employés du pétrole (ONEP).
Cette réunion d’une importance capitale fait suite aux nombreuses préoccupations des agents, qui s’inquiètent sur leur avenir professionnel au sein de cette boîte et surtout, au vu du non-respect des textes régissant les hydrocarbures en République gabonaise dont a fait montre Addax. D’après l’ONEP, ce géant pétrolier a manqué de recule sur les alinéa 2 et 3 de l’article 68 des hydrocarbures en République Gabonaise.
« Nous sommes à trois mois de l’expiration de ce contrat, et nous nous posons la question de savoir qui viole la loi? Addax ou la direction générale des hydrocarbures ? La situation est incertaine pour l’avenir d’Addax », précise Sylvain Mayabi Binet, secrétaire général de l’ONEP.
En effet, en janvier 2024 le Contrat d’exploitation et de partage de production (CEPP) que détient Addax prendra fin. De ce fait, l’entreprise a entamées des discussions avec le gouvernement, ce qui ne cadre pas avec les dispositions juridiques du Code des hydrocarbures qui stipulent dans l’alinéa 2 de l’article 68 que « le contracteur doit exercer ce droit au plus tard deux ans avant l’autorisation de l’échéance en cours. La négociation entreprise dans ce cas doit être conclue au plus tard, un an avant l’expiration de l’autorisation exclusive de développement et de production », et l’alinéa 3 de l’article susmentionné précise qu’ « en cas d’échec de la négociation, le contracteur est tenu de libérer la zone à l’expiration de la période d’exploitation », d’après l’alinéa 3 du Code des hydrocarbures.
Quant à l’incertitude sur la préservation de leur emploi auprès d’Addax petroleum oil & gas Gabon, les délégués du personnel représentant les 250 agents, ont invité le secrétariat général de l’Organisation nationale des employés du pétrole à déposer un préavis de grève dans les plus brefs délais.
Pour Maya Binet, « les agents d’Addax ont demandé à leur syndicat l’ONEP de déposer un préavis de grève, et une correspondance d’intervention au ministre de tutelle parce qu’ils sont inquiéts de l’avenir de cette entreprise ».
Au bord du précipice mortel, comme point saillant, les 250 employés d’Addax au nom de l’ONEP voudraient le bonus de bonne séparation, mais également que leurs cotisations sociales soient à jour, que leur soit reversé également le paiement des primes Covid à certains agents qui étaient sur site à cette époque.
Vincent Ranozinault