On a fini par avoir plus d’indications sur la mission de bons offices menée, 48 heures durant à Libreville, par le facilitateur CEEAC-CEMAC, désigné au terme du double sommet extraordinaire des dirigeants de la sous-région, tenu lundi dernier à Djibloho, en Guinée Équatoriale.
Cette mission de facilitation était, selon toute vraisemblance, destinée à négocier les conditions de sortie du territoire gabonais de l’ancien Président déchu, jusque-là maintenu en résidence surveillée dans la banlieue nord de Libreville.
Communications minutieusement séquencées et bien synchronisées
D’abord une première communication, mercredi 6 septembre, sanctionnant son séjour en terre gabonaise, le Président centrafricain fait savoir qu’il a pu s’entretenir avec Ali Bongo Ondimba, la veille, dans la foulée d’une longue entrevue avec le nouvel homme fort de Libreville Brice Clotaire Oligui Nguéma, dès son arrivée dans la capitale gabonaise.
Et tout de suite après, un communiqué du porte-parole du Comité pour la transition et la restauration des institutions (CRTI), le Colonel Ulrich Manfoumbi Monfoumbi, dévoile à s’y méprendre, ce qu’était la toile de fond de l’agenda du facilitateur de la CEEAC.
Le porte-voix du CRTI a effet indiqué que pour des raisons médicales et en accord avec ses médecins, Ali Bongo Ondimba, victime d’un AVC particulièrement foudroyant en octobre 2018, est désormais « libre de ses mouvements et il peut, s’il le souhaite, se rendre à l’étranger pour ses contrôles médicaux ».
Rabat comme point de chute ?
La destination du Président déchu ne semble pas faire mystère dans l’esprit de plusieurs analystes qui l’envoient sans hésiter au Maroc, en raison de ses relations privilégiées avec le souverain chérifien.
C’est aussi au Maroc que l’ancien Président gabonais a subi l’essentiel des thérapies de rééducation liées à sa maladie. Il possède de nombreux investissements dans ce royaume.
Ce départ attendu dans les prochaines heures, si ce n’est déjà chose faite, d’Ali Bongo Ondimba, a tout l’air d’être une exfiltration pour beaucoup d’observateurs.
CEEAC : syndicat des présidents à vie
En réalité, les gabonais ont à l’unanimité très peu apprécié cette mission de facilitation de la CEEAC et qualifié de maladroites les décisions de l’institution sous-régionale, à la suite du coup d’état ayant déposé Ali Bongo Ondimba, le 30 août dernier.
Beaucoup tournent en dérision l’institution sous-régionale dont certains pays, notamment la Guinée Équatoriale (Obiang Nguema, 44 ans), le Cameroun (Paul Biya, 41 ans) et le Congo (Sassou Nguesso, 39 ans) sont dirigés par trois chefs d’Etats qui cumulent tous un total de 124 ans de pouvoir.
Le facilitateur de la CEEAC, Faustin Archange Touadera, n’échappe pas lui-même aux railleries des gabonais, pour avoir « bidouillé » la constitution de son pays qui lui permet désormais de s’assurer un bail très longue durée à la tête de la République Centrafricaine.
La présidence en exercice de la CEEAC échoit provisoirement à Téodoro Obiang Nguema, en lieu et place d’Ali Bongo Ondimba et le siège de l’institution, transféré dans le même temps à Malabo durant toute la période de la suspension provisoire du Gabon.
Féeodora Madida
Merci pour cet éclairage cher Gabon Actu. Jusqu’ici personne n’explique au peuple les tenants et aboutissants desdites sanctions (UA, CEEAC). Pourtant c’est bien nous qui allons devoir supporter leur poids.
Ensuite je pense à mon avis qu’il n’y a pas toujours besoin de faire des reponses du berger à la bergère chers medias, mais de poser des analyses objectives (OBJECTIVES) et surtout informatives.
La dernière partie de votre article tend vers le tendentieux, envoyer des flèches à nos chers voisins est-il la meileure contre-attaque.
Vraiment nous voulons une presse qui s’émancipe des anciennes pratiques et, à l’instar de plusieurs concitoyens,nous sommes au regret de constater que la presse gabonaise a encore du mal à se departir des usages d’antant. Montrez nous vos lumières chère presse.