C’est fraternellement ce mercredi 30 août que les populations de Port-Gentil qui ont convergé vers la place du Château, lieu incontestable de la résistance, pour exprimer leur joie après la prise de pouvoir par les militaires qui ont mis fin au régime d’Ali Bongo. Poing serré, main levée vers le ciel sous une pluie, elles sont allées saluer les militaires en poste dans tous les coins et recoins de la capitale économique.
« À coup d’État électoral, la réponse est à coup d’État militaire, nous remercions l’armée qui a agi dignement. Les résultats étaient erronés, Dieu faisant les choses, l’armée nationale a pris ses responsabilités », s’est réjoui Noël Koumba, un activiste.
En effet, dès l’annonce du coup d’Etat très tôt le matin, tous les Port-Gentillais qui aspiraient au changement, marchaient avec un soulagement à l’idée d’avoir été enfin libéré. Ils ont formé une liesse qui a réuni plus de mille personnes en scandant « enfin libre », « les PDGistes votre règne est fini ».
« On attendait que ça depuis longtemps, on se disait que les militaires n’avaient pas les couilles, ils nous ont montré le contraire », estime rageusement Guy Serges Moussavou et autres activiste
« Libérez la liberté », plus jamais d’homosexualité, le PDG et le Kounabelisme sont finis », scandaient fièrement d’autres populations qui n’ont pas hésité un seul instant d’embrasser courageusement les militaires encagoulés qui maintenaient l’ordre.
Cette joie manifeste des populations serait le fruit d’un vote, visant à changer la face du Gabon. Pour les riverains de la capitale économique, le vœu du peuple a été accompli par Dieu et les ancêtres qui ont fait couler de leur sang pour la restauration du Gabon.
« Pour nous les élections étaient truquées, nous avons insisté dans les bureaux de vote, en votant pour le changement, ils ont encore voulu tricher, mais Dieu a écouté son peuple », rajoute Guy Serges Moussavou.
Sans crainte de représailles, ils ont déchiré avec rage toutes les affiches à l’effigie du Parti démocratique gabonais (PDG, au pouvoir), pour y mettre celle de l’opposition, et principalement du candidat issu consensuel à l’élection présidentielle, le Pr Albert Ondo Ossa.
Pour les manifestants, « désormais le peuple voudrait une santé pour tous, l’habitat pour tous, les toutes pour tous, l’école pour tous, une liberté de parler, de penser, de manifester et de travailler ».
Vincent Ranozinault
