Ce samedi 26 août est donc jour de vote au Gabon, où plus de 847 000 électeurs, sur environ 2 millions d’habitants, sont appelés aux urnes à l’occasion du triple scrutin présidentiel, législatif et local.
Il y a certes trois scrutins mais tous les radars sont focus sur l’élection présidentielle. 14 candidats sont en lice. Deux sont scrutés comme du lait au feu. Le président sortant Ali Bongo Ondimba, 64 ans dont 14 ans au pouvoir. Le candidat consensuel d’Alternance 2023, Albert Ondo Ossa, 69 ans, agrégé d’économie et ancien ministre sous Omar Bongo entre 2026 et 2008.
Ce duel de titan donne l’allure d’un référendum. « Tout sauf Bongo-PDG » ou encore « Bongo doit partir » est en quelque sorte le slogan de l’opposition radicale incarné par Albert Ondo Ossa.
Pour les partisans d’Ondo Ossa, voter pour Ali Bongo Ondimba c’est maintenir la dynastie Bongo au pouvoir 5 ans de plus après les 41 ans d’Omar Bongo et les 14 ans déjà purgés par son fils.
L’opposition radicale jette à la face d’Ali Bongo tous les maux dont souffre les gabonais et le Gabon, pays riche mais peu développé avec un peuple qui vivote dans des ghettos localement appelés « mapanes ».
La soif de changement draine des foules autour d’Albert Ondo Ossa, dit A2O, entré en campagne il y a seulement moins d’une semaine. C’est vendredi le 18 août qu’il a été choisi candidat unique de la plate-forme Alternance 2023 au détriment de Paulette Missambo et Alexandre Barro Chambrier, 2 poids lourds de l’opposition gabonaise.
Celui qu’on appelle le « citoyen normal » est donc le porte étendard de la bataille du 26 août contre le président sortant, candidat à un 3ème mandat.
La 2ème question de l’espèce de référendum du 26 août 2023 est « Bongo doit rester ». Et le candidat investi par le Parti démocratique gabonais (PDG, au pouvoir depuis 1968) bataille fort pour ce leitmotiv.
Ali Bongo n’a pas lésiné sur les moyens pour assurer sa réélection. Il est le seul qui peut se prévaloir d’avoir fait le tour du Gabon. C’est le seul qui a occupé le réseau d’affichage urbain pour séduire les électeurs. C’est le seul qui déploie une logistique digne d’une rock star sur le terrain.
Son discours sur la continuité du travail et des chantiers de développement entamés sans oublier la paix et la stabilité du pays ne manque pas d’intérêt. Le profit des dernières réformes électorales serait à sa faveur.
Bongo doit partir ou Bongo doit rester ? les gabonais ont le choix ce samedi dans les isoloirs.
Féeodora Madiba
